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Symphonie n° 6Wolfgang Amadeus Mozart
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie n° 6 de Wolfgang Amadeus Mozart |
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Genre | musique symphonique |
Composition | en 1767 à Vienne |
Création | le 30 décembre 1767 à Brno, en Moravie (République tchèque) |
Forme | symphonie en quatre mouvements : I. Allegro II. Andante III. Menuet-Trio IV. Allegro |
Instrumentation | bois : 2 hautbois (remplacés par 2 flûtes dans l’Andante) cuivres : 2 cors cordes : violons 1 et 2, altos 1 et 2, violoncelles, contrebasses |
Contexte de création
Mozart a onze ans lorsqu’il compose cette symphonie. C’est son deuxième voyage à Vienne (il y a déjà séjourné une fois à l’âge de six ans) et les choses ne se passent pas aussi bien que la première fois. En effet, les Viennois connaissent déjà le jeune homme qui a grandi : ce n’est plus l’enfant prodige qui émerveille les foules. Par ailleurs, il a contracté la variole, ce qui l’a éloigné un temps de la cour.
À chaque voyage, Mozart se prépare à une éventuelle occasion de faire jouer sa musique. La composition de cette symphonie marque peut-être l’espoir du jeune homme de se produire à la cour de Vienne.
Déroulé de l’œuvre
La Symphonie n° 6 se distingue peu de celle écrite un an auparavant : elles sont toutes deux en fa majeurtonalité « lumineuse », en quatre mouvements. L’utilisation de deux parties d’alto peut nous sembler inhabituelle, mais cette pratique était courante à Salzbourg. Mozart ne fait que s’y conformer. Dans le premier mouvement, Allegro, se succèdent trois thèmes bien distincts. Le tempo est rapide, le caractère décidé. Le deuxième mouvement, Andante, se distingue par son changement d’instrumentation : Mozart remplace les deux hautbois par deux flûtes, au timbre plus doux, qui soulignent le côté calme et contemplatif de la musique. Pour composer ce mouvement, il réutilise la musique du duo n° 8 d’Appollo et Hyacinthus, une « comédie latine » écrite au printemps 1767 pour une fête de l’université de Salzbourg. Le troisième mouvement est un court menuet dont le thème fait écho au style français. Sa structure est habituelle : Menuet, Trio, Menuet. Comme il est de mise à l’époque, seules les cordes jouent dans le trio.
Focus sur le quatrième mouvement Allegro
Écrit dans un rythme ternaireLe temps est divisé en trois, ce qui donne un effet de balancement., cet Allegro semble écrit « au fil de la plume ». Cependant, un thème se dégage, dansant, qui revient plusieurs fois dans le mouvement. Alors que la mélodie est distribuée entre les hautbois et les premiers violons, les cordes graves accompagnent sobrement le thème. Celui-ci est divisé en deux parties égales de quatre mesures : la première partie (deux premières mesures) reste en suspension, tandis que la deuxième (deux dernières mesures) conclut le propos.
Le mouvement est lui-même divisé en deux grandes parties, séparées par une barre de reprise. La première partie s’articule comme suit :
- phrase 1 : énonciation du thème (huit mesures)
- phrase 2 : prolongation du thème (huit mesures)
- phrase 3 : les vents et les cordes graves se répondent, les violons accompagnent de façon très légère (huit mesures)
- phrase 4 : conclusion de l’ensemble qui fait écho au thème (huit mesures)
À l’issu de ces 32 mesures, Mozart écrit une formule de conclusion.
La seconde partie semble de prime abord se comporter de la même manière. En réalité, Mozart conserve les phrases de huit mesures mais en ajoute une cinquième, ainsi que deux « ponts musicaux », c’est-à-dire des passages servant à la transition entre deux phrases. Enfin, la couleur générale de la deuxième partie est moins brillante, plus sombre.
Des phrases de huit mesures, une forme en deux parties, ce besoin de symétrie montre combien Mozart était sensible aux codes de son temps.
Auteure : Bérénice Blackstone