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Symphonie n° 41 « Jupiter » Wolfgang Amadeus Mozart
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie n° 41 « Jupiter » de Wolfgang Amadeus Mozart |
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Genre | musique symphonique |
Composition | en 1788 (achevée le 10 août) à Vienne |
Forme | symphonie en quatre mouvements : I. Allegro vivace II. Andante cantabile III. Menuetto. Trio IV. Molto allegro |
Instrumentation | bois : 1 flûte, 2 hautbois, 2 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes percussions : timbales cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Contexte de composition
Depuis son installation à Vienne en 1781, Mozart n’a composé que trois symphoniesLa Symphonie n° 35 « Haffner » pour le maire de Salzbourg, la Symphonie n° 36 pour Linz, la Symphonie n° 38 pour Prague. La Symphonie n° 37 est une introduction à la Symphonie n° 25 en sol majeur de Michael Haydn. dont aucune n’est destinée au public viennois. Entre juin et août 1788, il compose d’un coup trois nouvelles symphonies qui vont marquer l’histoire de la musique par leurs idées novatrices. Les raisons pour lesquelles elles furent composées restent inconnues. Elles ne semblent pas être le fruit d’une commande particulière et on suppose que Mozart les a écrites pour un concert qu’il prévoyait de donner à Vienne. Cependant, ces trois symphonies n’ont probablement jamais été données de son vivant.
Déroulé de l’œuvre
La Symphonie n° 41 est la dernière de Mozart. Empreinte d’une grande sérénité et d’un haut pouvoir expressif, elle présente plusieurs éléments nouveaux dans son écriture. Après un premier mouvement riche en surprises, le deuxième semble tout droit sorti d’un opéra, avec son début hésitant ponctué d’accords secs et ses passages inquiétants. Le troisième mouvement, un menuet, vient alléger le propos du mouvement précédent mais conserve tout de même un caractère autoritaire et franc. Enfin, la symphonie s’achève sur un dernier mouvement triomphant et enlevé.
Focus sur le premier mouvement Allegro vivace
La plupart du temps, les premiers mouvements des symphonies classiques possèdent deux thèmes de caractères opposés. Ici, le premier thème, brillant et rythmique, contraste avec le deuxième plus léger et chantant. Mais Mozart choisit de glisser un troisième thème aux accents populaires à la suite des deux premiers, en guise de conclusion. Ce thème est en réalité emprunté à un air, Un bacio di mano, qu’il a composé peu de temps avant.
Au cours de ce mouvement, Mozart aime créer des effets de surprise. Par exemple, il interrompt soudainement son deuxième thème et laisse passer toute une mesure de silence, avant de faire retentir des accords tuttiTout l’orchestre joue. nuance forte, aux accents tragiques.
L’utilisation d’un troisième thème, inhabituelle pour l’époque, participe également à créer de la surprise.
Focus sur le quatrième mouvement Molto allegro
Pour clore sa symphonie, Mozart offre un finale aux accents de triomphe et au rythme endiablé. La musique, franche et claire, est un savant mélange de lignes enchevêtrées selon la technique du contrepointsuperposition de lignes mélodiques distinctes. Les instruments entrent de façon successive, leurs lignes mélodiques se suivent et se mélangent.
Cette façon de composer est peut-être un hommage à Johann Sebastian Bach, compositeur méconnu des contemporains de Mozart, mais qu’un de ses amis lui a fait découvrir. Par ce mélange des styles, Mozart donne à cette symphonie une dimension nouvelle dont Beethoven saura faire usage par la suite.
Auteure : Bérénice Blackstone