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Symphonie n° 39Wolfgang Amadeus Mozart
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie n° 39 de Wolfgang Amadeus Mozart |
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Genre | musique symphonique |
Composition | en 1788 (achevée le 26 juin) à Vienne |
Forme | symphonie en quatre mouvements : I. Adagio. Allegro II. Andante con moto III. Menuetto. Trio IV. Allegro |
Instrumentation | bois : 1 flûte, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes percussions : timbales cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Contexte de composition
Depuis son installation à Vienne en 1781, Mozart n’a composé que trois symphoniesLa Symphonie n° 35 « Haffner » pour le maire de Salzbourg, la Symphonie n° 36 pour Linz, la Symphonie n° 38 pour Prague. La Symphonie n° 37 est une introduction à la Symphonie n° 25 en sol majeur de Michael Haydn. dont aucune n’est destinée au public viennois. Entre juin et août 1788, il compose d’un coup trois nouvelles symphonies qui vont marquer l’histoire de la musique par leurs idées novatrices. Les raisons pour lesquelles elles furent composées restent inconnues. Elles ne semblent pas être le fruit d’une commande particulière et on suppose que Mozart les a écrites pour un concert qu’il prévoyait de donner à Vienne. Cependant, ces trois symphonies n’ont probablement jamais été données de son vivant.
Déroulé de l’œuvre
On sent dans l’écriture de la Symphonie n° 39 – notamment dans le premier mouvement – l’influence de l’opéra Don Giovanni composé un an avant. Les quatre mouvements offrent une grande variété de caractère. Le premier mouvement débute par un adagio menaçant et imposant, initié par de puissants accords joués tuttiTout l’orchestre joue., et dont les gammes descendantes font largement écho à l’Ouverture de Don Giovanni. Il est suivi d’un brillant allegro qui débute dans une nuance douce (piano) avant de s'animer. Dans le deuxième mouvement, le thème principal, entrecoupé de silences, garde malgré son aspect chantant un caractère de marche donné par les rythmes pointés. Certains passages, plus sombres, rappellent l’adagio du premier mouvement. Le troisième mouvement est un menuetLe menuet est à l’origine une danse de cour à trois temps. Dans une symphonie, sa forme est généralement en trois parties : menuet - trio (qui contraste par son caractère et souvent son instrumentation) - menuet da capo (reprise du menuet). dont la partie Trio est particulièrement remarquable : la clarinette et la flûte deviennent solistes, dans un échange au caractère pastoral.
Focus sur le quatrième mouvement Allegro
Le finale de cette symphonie est une véritable bouffée de joie. Le thème, simplement donné aux violons au début, est vif, souple, entraînant et court tout au long du mouvement telle une farandole. Un jeu s’installe autour de la tête du thème, qui peut se diviser en deux parties : un motif ascendant-descendant en doubles croches, puis une quinte (intervalle de cinq degrés de la gamme) descendante conclusive.
Mozart s’amuse à faire dialoguer l’orchestre en répartissant ces deux parties aux différents instruments :
- d’abord les cordes avec les vents : les violons 1 jouent le motif en doubles croches tandis que les bois jouent la formule conclusive ;
- puis les bois entre eux, qui répètent le premier motif dans un jeu de questions-réponses.
Le centre du mouvement apporte une couleur un peu plus sombre à travers un bref passage en mineur, où les cordes, divisées en deux groupes, créent une agitation en jouant la tête du thème de façon décalée. Mais l’allégresse du finale revient rapidement avec le retour du thème initial et une codapartie conclusive du mouvement en apothéose.
Suggestions d’écoute
- Écouter l’ouverture de Don Giovanni de Mozart.
- Écouter les Symphonies n° 40 et n° 41, composées en même temps que la Symphonie n° 39.
Auteure : Bérénice Blackstone