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L’ârdîn de Mauritanie
Description
L’ârdîn est une harpe qui comporte :
- une caisse hémisphérique, coupée dans une calebasse de 40 à 50 cm de diamètre et recouverte d’une peau légère qui peut être décorée ;
- de douze à quatorze cordes en nylon, tendues entre deux pièces de bois cylindriques : le cordier, solidaire de la table, et le manche qui reçoit de petites chevilles en bois peu ajustées dont la rotation est empêchée par les nœuds qui y retiennent les cordes.
Il s’agit d’un instrument particulièrement original. Sa structure diffère entièrement de celle des harpes-luths d’Afrique occidentale (kora des griots, simbi ou bolon des chasseurs) même si sa caisse est constituée d’une calebasse comme chez ceux-ci. Certaines harpes arquées d’Afrique centrale se rapprocheraient un peu plus de l’ârdîn dont elles ont notamment le système particulier de chevilles. On ne trouve rien d’équivalent plus au nord.
Le jeu de l’ârdîn
L’ârdîn est l’instrument des musiciennes professionnelles (griottes) maures, alors que la tidinît est celui des hommes. Il sert à accompagner les voix, à dialoguer avec elles, mais peut aussi être joué en solo. Ses cordes sont pincées avec les deux mains et sa table sert souvent d’instrument de percussion pour donner le rythme de base des morceaux mesurés. Il est accordé sur les notes principales des modes.
Actuellement jugé peu sonore et difficile à accorder, il est de moins en moins joué dans les concerts, mais sa présence apporte une touche d’authenticité.
Auteur : Michel Guignard