INTRODUCTION

DUALITÉ MUSICALE


   

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Prononciation
Les dictionnaires d'indonésien, des langues régionales et anciennes utilisent l'alphabet latin. Toutefois, les transcriptions varient légèrement d'une époque à une autre et d'un auteur à l'autre.
Comme en ancien français, tout ce qui est écrit est articulé, y compris les consonnes finales; il n'y a pas de voyelles nasales telles que nos actuelles an, in, on, en.
gamelan se prononce comme gamelan(e).
c = tj (ou tch)
j = dj
u = ou
Comme en français, les "e" se prononcent "é" ou "è" seulement quand ils portent l'accent aigu ou grave correspondant.
kempul ne se prononce pas kampul ni même kèmpoul, mais presque keumpoul.



Les extraits du CD de l'ouvrage "Musiques de Java à Bali..." reflètent la réalité, c'est-à-dire la diversité. Tenter d'en décrire les différents éléments de façon détaillée aurait obligé à se livrer à une étude encyclopédique, irréalisable dans ce cadre. Cerner ce qu'est un gamelan est une tâche déjà considérable, qui demande de définir les notions musicales les plus fondamentales (traitement du temps, du timbre et de la mélodie). Ces notions musicales ne peuvent s'expliquer hors des conceptions culturelles générales, celles qui concernent le temps, l'espace, la vie, la personne, l'organisation sociale, le pouvoir... Or, au cours de l'évolution, les conceptions propres aux différents milieux sociaux, aux strates historiques et aux diverses influences extérieures se sont mêlées pour composer le paysage culturel actuel, où les éléments ne sont plus très distincts.
La démarche a donc consisté, en s'appuyant sur le témoignage des plus anciennes traditions instrumentales et leur contexte socio-religieux, à démêler ce que l'évolution a mêlé, à distinguer les différents ingrédients musicaux et à tenter de les rattacher respectivement à l'une ou l'autre des composantes de la civilisation. La décomposition schématise à l'excès, mais elle est nécessaire pour dégager avant tout le fond commun aux diverses pratiques, et pour recomposer en respectant ce qui les distingue profondément et non pas superficiellement. La tâche est aussi vaste que s'il fallait le faire pour la théorie musicologique européenne en direction d'un public qui ne connaîtrait rien de nos conceptions générales de l'univers.


Le menu

* Dans la présente introduction, la description générale de l'aire culturelle résume les idées à retenir dans un tableau comparatif des deux principales strates culturelles et de leurs musiques, en y classant les extraits musicaux du CD de l'ouvrage "Musiques de Java à Bali...".

*
Ensuite, A1 traite de l'ensemble des traditions instrumentales dans les trois régions choisies [Voir ci-dessous, l'aire culturelle], rassemblées sous le titre de gamelan "au sens large", c'est-à-dire le concept d'instrument collectif, à l'aide de tableaux comparatifs
-
des notions musicales occidentales et propres au gamelan;
- des structures musicales à tendance linéaire et concentrique;
- des styles musicaux des trois régions concernées.

* A2 et B s'attachent à deux aspects (complémentaires entre eux) des musiques issues de la culture savante indianisée :
-
A2 :le gamelan "au sens restreint" ou gamelan proprement dit, un instrument collectif aussi, mais au service d'une structure musicale concentrique, que texte et illustrations situent dans le contexte de l'idéologie et de la cosmologie des royaumes concentriques hindouistes, et dans celui du développement du gong au carillon, développement qui n'est pas sans rappeler nos cloches et la signalétique sonore;
-
B : les musiques développées à partir de la narration de la littérature écrite de ces royaumes, dans laquelle les instruments individuels, dont la voix, tiennent le plus grand rôle.
* A et B forment une dualité : instrument collectif/instruments individuels
* La conclusion fait le sommaire de l'évolution qui a conduit à la distinction des styles régionaux.


Image globale : la dualité musicale en fusion

A Java et Sunda, le gamelan "au sens restreint" de A2 et les instruments de B s'accouplent, si bien que la description du gamelan en est souvent rendue confuse, aussi variable que sont variées les instrumentations et les répertoires. Les partenaires de ce mariage (que scellent les tambours), sont détaillés avec un exemple javanais : celui du gamelan ageng de concert qui est devenu la vitrine indonésienne et internationale de la musique javanaise.
     
     
   

INTRODUCTION

L'AIRE CULTURELLE
   

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Aire culturelle et ère historique

L'aire culturelle à laquelle se limite ce site en relation à l'ouvrage "Musiques de Java à Bali..." est circonscrite dans la zone du plus proche - et donc du plus fort -
rayonnement des royaumes hindouistes centrés à Java-Est du Xe au XVe siècle. Ce qui unit les régions concernées est donc l'empreinte culturelle de l'aire (et de l'ère) de l'Age d'Or de la culture indianisée, à la suite de l'hindou-bouddhisme qui s'était largement répandu en Asie du Sud-Est.
Ces royaumes sont appelés "concentriques", de par leur mode de fonctionnement et leur idéologie centralisatrice qui transparaissent dans leurs représentations cosmologiques et esthétiques, dont la musique.

Le Dieu Suprême, quelque part au-dessus de l'Himalaya, a coupé l'Axe de l'Univers - le Grand Mont divin Mahaméru - et en a planté les morceaux sur les îles de l'archipel indonésien, comme de grands clous destinés à les maintenir. Ainsi chaque région possède son clou montagneux ainsi que son clou humain, un souverain hindouiste qui tient la société par son attraction et la vitalise par son rayonnement. Au centre de l'île de Java, le clou du monde javanais est un grand cône entouré de quatre petits cônes aux points cardinaux, qui imite la forme canonique du symbole majeur : le centre rayonnant, le cakra.



Plus que des régions, Jawa (Java centre et est), Sunda (à Java Ouest) et Bali désignent des ethnies dont les langues (écrites) sont différentes, et qui par conséquent communiquent entre elles avec le malais, langue vernaculaire de l'archipel devenue l'indonésien, langue nationale de la République d'Indonésie.
Bali est restée fidèle à l'hindouisme, à l'écart de l'islamisation et du commerce maritime international, et presque épargnée par la colonisation hollandaise qui a marqué Java pendant environ trois siècles. La culture et la religion balinaises ont suivi leur propre évolution, mais la profusion des pratiques rituelles et des anciennes coutumes sociales dans cette île reste le principal témoignage vivant permettant de se faire une idée approximative de la civilisation indianisée commune à toute l'aire.
   

 

Carte historique : les îles de Java et Bali

Pendant un millénaire, l'hindouisme a régné, comme en Indochine. Puis l'islamisation a gagné l'archipel indonésien, à l'exception de Bali.



 

Principaux centres de pouvoir
 
Premiers royaumes "concentriques" hindouistes et bouddhistes à Java

1

Tarumanegara
(Ve), vishnouisme

2

Mataram I
(VIIIe-Xe), bouddhisme et hindouisme shivaïte. nombreux temples, dont Borobudur et Prambanan.
 
Principaux royaumes "concentriques" hindouistes
.
La primauté de ceux de Java-Est dura six siècles.

3

Jenggala
(XIe), devenu le royaume mythique de Panji.

4

Kediri
(XIe) , qui supplanta Jenggala et domina Bali.

5

Majapahit
(XIIIe-fin XVe), qui devint un empire dont le rayonnement dépassait les limites de l'archipel indonésien (Candi Sukuh, un temple cosmogonique parmi d'autres).

6

Blambangan
, qui au XVIIe résistait encore à l'islamisation après la chute de Majapahit (XVIe).

7

Pajajaran à Sunda
, qui n'a été anéanti par les musulmans que dans la 2e moitié du XVIe siècle.
 
Principaux sultanats côtiers et royaumes islamisés de l'intérieur des terres
 
- Gresik (vers Surabaya)
- Demak (vers Semarang)
- Cirebon
- Banten (vers Jakarta)
- Mataram II : divisé en deux (sultanat de Yogyakarta et Kesunanan de Surakarta) par la colonisation hollandaise.
- Sumedang (Sunda)
 


La description, dans le tableau ci-dessous, des grands traits sociaux et religieux de l'aire géographique, montre que la dualité musicale A2 - B est une subdivision d'une dualité culturelle concernant l'ensemble de l'aire. Nous nommons ici ses deux composantes avec les métaphores de "communautés du bambou" et "royaumes du bronze". Cette classification recoupe plus ou moins celle qui en A1 distinguera les formes musicales
linéaires et additives de la structure concentrique. Il y a contraste entre les deux (contraste symbolisé par la flèche et la roue cakra), mais aussi un fort contraste du "royaume du bronze" à la fois avec l'Occident et avec l'évolution musicale à Java depuis l'islamisation [ A2.3.e].



Sociétés et idéologies


Communautés villageoises
L'esprit du bambou
Le temps, la vie qui passent.


Royaumes concentriques
L'âme du bronze
... le temps,
la vie qui ne passent pas...

Culture

autochtone, diversifiée. indianisée, polarisée dans les palais.

Organisation socio-économique

démocratique : décisions communautaires, égalitarisme dans le partage. Pouvoir central, hiérarchie (castes inspirées de l'Inde, cours, gouvernement pyramidal), centralisation des richesses [A2.3][A2.5].

Idéologie

pas de recherche d'expansion, effort de maintien de l'autonomie et de l'identité.
Certains villages fermés ont décidé d'un numerus clausus de familles citoyennes.
Désir d'expansion du royaume, de primauté politique, économique, culturelle et religieuse (pouvoir des temples et clientèle des grands-prêtres).
Expansion du pouvoir du souverain par les relations patron-client, par l'attraction ou la mise en place de satellites (société "en fractales") : vassaux, villages affiliés, avant-postes d'espionnage...
[A2.4][A2.5].

Communications

alliances en réseaux entre les villages (et éventuellement avec un ou plusieurs palais). Circulations en mouvements centripètes et centrifuges, rétrogrades, depuis et vers le pouvoir central, pôle d'attraction et de rayonnement ("axe du monde" [A2.5].

Stratégies

primauté du pratique, de la productivité, du maintient de l'autosuffisance. Primauté du symbolique, des potlatchs rituels, de la représentation du pouvoir, qui le légitiment et le renforcent [A2.3][A2.4].

Rituels

visant à la prospérité collective : offrandes aux divinités protectrices, pour la fécondité des êtres et la fertilité de la terre, rites de passage initiatiques subdivisant la société et favorisant le contrôle des naissances.
Rites funéraires relativement peu importants.
Rituels visant à perpétuer et augmenter le pouvoir : mettant en scène le pouvoir et la hiérarchie, rites funéraires et culte des ancêtres tendant à faire perdurer la hiérarchie établie, ici-bas, dans l'au-delà et dans les réincarnations.
Rites individuels secrets (sorcellerie), rites publics de purification et exorcisme.
Le grand homme est un sacrificateur
.

Mobilisation

rituels internes, au nombre de participants arrêté pour chaque action. La valeur d'un rituel est mesurée à la quantité de participants, d'où effort de mobilisation maximale.

Conceptions générales

Primauté du quantitatif :
comptabilisation du temps, de l'espace (habité et cultivé), des matériaux, des personnes, pour partager les tâches et biens collectifs.
Primauté du qualitatif :
classifications en types humains, qualification de tout ce qui est (lieu, moment, créature, tempérament...), désignant sa place, sa fonction, son utilisation.
Peu quantitatif : nombres cardinaux, qualitatifs. Les proportions sont plus importantes que les quantités absolues.
La classification se fait dans un système de correspondances symbolique entre tous les éléments
[A2.3][A2.4].

Temps

calendrier astronomique, quantitatif : le temps est compté.
Cycles lunaires (et solaires) en séries ordinales : 1er, 2e... lune, ou jour de lune montante...
= cycle comme répétition d'une série.
Calendrier astrologique, pluri-cyclique, non quantitatif
Temps qualitatif, fait des conjonctions de cycles astrologiques décalés (de tailles différentes), tournant autour du jour central et y revenant.
Le temps n'est pas compté (dates, heures...), pas ordinal; début et fin sont indistincts
[A2.2].

Relation espace-temps

Espace distinct du temps.

L'espace est stable,
le temps y passe.
Espace-temps
Le temps n'est qu'une dimension aléatoire générée par l'expansion concentrique de l'espace (comme la résonance des gongs). L'espace-temps peut aussi se rétracter.
[A2.6.c][A2.6.d].
Le temps ne passe pas : pas d'effacement du passé, le centre perdure avec la périphérie
.

Espace

longiligne (urbanisme amont-aval, architecture de bâtiments longs).

Espace concentrique (plans en croix en urbanisme, architecture, musique...) [A2.5][A2.6].

Evolution

la nature matérielle induit le changement progressif, naît, croît et meurt.
Chaque personne change de classe avec le temps; à Bali, les personnes sont nommées selon leur ordre de naissance (4 noms seulement, pour toute la population), mais leur titre change avec l'âge (père, grand-père d'Untel).
L'évolution est cyclique (yuga indiens), en mouvements alternés/rétrogrades et s'annulera à la fin des temps (retour à la cause première); la composition de l'univers est permanente.
Personne ne change de classe/caste dans une vie. Les titres de noblesse sont portés à vie.

Progression sociale

avec l'âge.
Progression par étapes (comme le bambou avec ses cannelures) : fonction selon la classe d'âge, rites initiatiques marquant le passage des étapes, l'intégration dans le nouveau sous-groupe.
Pas de progression sociale de l'individu, dans le principe.
Détermination par la naissance : détermination sociale par la caste, du tempérament par les auspices du jour de naissance, de la destinée par le karma.
L'individu est poursuivi par un passé toujours présent et précédé par un futur déjà présent
.

La personne

est éphémère, limitée à son existence sociale. Elle se dissout dans la nature après une vie terrestre (enterrement ou exposition). La personne perdure comme âme au-delà de la mort et des apparences éphémères de ses réincarnations successives.
Les rituels funéraires, dont la crémation, font en sorte que les corps (des nobles) soient séparés de leur âme et ne soient pas dispersés dans la nature.

L'existence

comme trajet linéaire. L'existence comme boucle, cycle comme cercle (et non comme répétition).
Idéal spirituel : fin définitive de la vie terrestre, retour à l'Un, à la cause première (de l'existence matérielle), au centre
[A2.4][A2.5].

Pouvoir individuel

conféré par la communauté et pour son service : responsabilités d'élu ou de doyen. Pouvoir individuel d'origine surnaturelle (sakti) : grâce divine (wahyu, taksu) obtenue par la concentration, l'ascétisme et/ou par la connaissance de savoirs secrets; le statut de centre-sommet, transmis ensuite héréditairement, est traduit par les titres de "Source", "Roi de la Montagne" "Pivot du monde", "roue Cakra" [symbole ci-dessus], "Grand homme" (agung, apparenté à gong), "Pied de dieu ... [A2.3.a][A2.5.a].

Dualité

équilibre des complémentaires.
Les classes d'âge sont subdivisées en moitiés masculine et féminine. Chaque groupe possède ses propres rituels, danses, costumes, musiques. Il y a parfois dualité de clans (ex : les maîtres de la terre et les forgerons).
Dualité : dynamique des contraires.
La dynamique des contraires produit l'énergie vitale, leur rééquilibrage est la condition de son maintien.
Les forces statiques sont contrebalancées par les forces dynamiques, de même que le rapport stable entre le soleil et la terre (à l'équateur) contraste avec le mouvement perpétuel de la lune. Cela est reproduit dans la musique de gamelan.

Caractère de la société

société froide (cf. Levi-Strauss), peu de tensions, peu de conflits, peu de dynamisme, peu de changements. Société chaude : l'immobilisme dans la hiérarchisation créée son contraire, le mouvement. La frustration engendrée par les inégalités génère rivalités, conflits et tentatives de changement.



Musiques

MUSIQUE MUNICIPALE

MUSIQUE DU CENTRE DE POUVOIR

Son social

Son du rassemblement communautaire : bambou (et bois)
Signalétique sonore (alarmes, rassemblements, découpage du temps) : codes rythmiques frappés des tambours de bois ou bambou, quelques cloches de bois jouées collectivement.
Travaux collectifs sonores : pilonnage, hachage, râpage, balayage, etc. (et sons de la faune grégaire).
Instruments tirés de la nature, de forme longiligne (tubes, lames).
Son du pouvoir central, du palais : bronze.
Métal suprême (pour le son et les armes) en tant qu'alliage, situé au centre du système symbolique, comme les autres alliages, de pouvoirs, de couleurs, de sons (Om), etc...

Instruments issus de la forge, d'origine mythique divine, de forme concentrique, au son multiple (non accordés et riches en harmoniques, de fonction d'abord signalétique : tambours de bronze, gongs, clochettes
[A2.4].

Conséquences
du matériau sonore

Le bambou peu-résonant, allié à l'idéologie de partage et cohésion qui crée l'instrument collectif :
- remplissage par monnayage, intercalations (polyrythmies, hoquets)
[A1.2].
- percussion : notions temporelles liées à la
frappe, à une collection d'instants-impacts, plutôt qu'à la durée : tableau Traitement du temps [A1.b???].
- claviers : de lames et de tubes.
- métrique de timbres
[A2.2.c].

NB : ces caractéristiques sont appliquées aussi aux percussions de métal (ci-contre), malgré la nécessité d'étouffer la résonance dans le jeu des claviers et carillons.

- Liberté et variété des formes musicales, à dominante
linéaire au plan mélodique, malgré l'aspect répétitif (cycle comme répétition de série).
Conséquences du bronze très résonant, au son en expansion concentrique, associées à l'idéologie concentrique.
Gong et cloche/clochette auraient engendré la musique aristocratique :
- signalétique sonore des dieux, ouverture et fermeture des cérémonies (et combats de coqs), découpage du temps, sonneries de carillons associées à des rituels, prémices des gamelan "au sens restreint"
[A2.6.a].
- battement (balancement et battement vibratoire du grand gong mais surtout battant de la clochette du grand-prêtre), une alternance binaire analogique au système binaire nommé ding Dong qui régit la musique de gamelan
[A1.2.][A2.2.e];
- harmoniques comme origine des échelles mélodiques (la clochette de prêtre pour l'échelle pélog heptatonique, selon le mythe)
[B2.c].
- dynamique des contraires : cycles décalés des timbres antinomiques, la stabilité du gong (centre) et de ses satellites (instruments aux noms en o aussi, voyelle centrale) contrebalancée par le kempul qui "tire en avant" avec ses associés (noms en u et a)
[A1.2.][A2.2.c].
- arborescences et symétries à partir de
pivots, mouvement rétrogrades, contrariant le passage linéaire du temps (projection de part et d'autre de centres) [A2.5.a].
- Etagement de nombreuses strates, en fonction de la tessiture, donc de l'extension de la résonance, qui détermine la
fréquence de frappe, l'ensemble produisant une forme canonique concentrique, en cercles qui s'élargissent vers l'aigu et dont le centre rayonnant (à la fois début-milieu et fin en tant que Principe) est le gong [A2.6][gamelan mécanique].

Répertoires musicaux

Musiques sacrées, de fonction rituelle :
Petits ensembles instrumentaux, souvent à nombre clos de musiciens :
- Instruments collectifs en claviers de lames de fer
| 5| et de bronze, | 6| ou en claviers en lames-tubes de bambou associés aux fêtes agraires | 10|
- Collection d'angklung secoués
| 16| qui se développera à Bali | 6|.
- Musiques de pilonnage collectif (vrais pilons, ou tubes de bambous), liées aux rituels pour la fécondité.
Musiques cérémonielles
- Carillons, sonneries quasiment signalétiques
| 2| et un dérivé, Gilak, dans le gamelan mécanique], musiques pour le rituel | 22|.

- Grands gamelan à gong et kempul (dynamique des contraires), claviers et carillons, avec de nombreuses
strates de tessiture.
- Choeurs masculins, choeurs féminins (d'un seul sexe, ou se répondant, ou mixtes) : chants de séduction, de travail, d'exorcisme | 4|.
- Bardes officiants, plus ou moins sorciers
| 14|15|17|20|.
- Littérature écrite racontée, mise en scène, chantée, musique de scène où sont importants les instruments individuels et/ou à son entretenu | 7|13|21|24|.
- Danses : collectives, auto-représentation du groupe [Voir un dérivé, Baris, dans le gamelan mécanique].
- Exorcisme avec transes, possession (transes) par des esprits de la nature
| 4|12|16|17|18|20|25|.
Danses théâtrales, l'acteur n'est pas lui-même, il incarne un type de caractère, parfois très loin de sa propre nature (sexe, âge, statut social différents) - musiques de scène | 7|13|+|8|9|24|.
Possession par des ancêtres ou des divinités identifiées... par exemple un théâtre de possession dérivé
| 8|.
Musiques populaires non-municipales, parfois profanes, souvent apportées par des troupes indépendantes (musique portative), invitées ou nomades :
- Danseuses professionnelles, filles publiques (danses de séduction, à l'origine liées à des cultes de fertilité), avec des musiques d'abord de bambou.
- Purification, exorcisme, souvent avec une métrique de petites percussions et un instrument et/ou une voix soliste
| 12|19|25|.
- Musique des arts martiaux (liés à la recherche de pouvoirs surnaturels)
| 18|.
Musiques d'art
- Instruments collectifs en bronze, à dominante de carillons et à claviers secondaires, ayant hérité de pièces musicales issues de la narration
| 8| ou ayant adapté des mélodies venues de chants | 23|, pour le plaisir des nobles. NB : musiques statiques, sans dynamique de timbres contraires (sans gong pour le premier, sans kempul pour le second, du moins à l'origine).
- Grands gamelan à gong et kempul, ayant évolué vers la musique de concert et étant actuellement standards académiques des trois régions
| 9|13|24|.
     



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