Page découverte
Les différents trombones
En Europe et dans la tradition classique, la partition de trombone s'écrit en clé de fa et clé d'ut 4. Aux États-Unis et dans le jazz, le registre supérieur se lit en clé de sol ou en clé de fa à l'octave supérieure, mais certains trombonistes de jazz européen formés à l'école classique préfèrent lire les parties de premier trombone à l'ancienne. Si le trombone n'est pas un instrument transpositeurÀ la différence d'un instrument transpositeur, la note lue sur la partition de trombone correspond bien à la note réelle entendue., il existe différents trombones. Le sopranoen si bémol et l'altoen mi bémol , voire en fa ou en ré bémol sont rares et le contrebasseen si bémol construit au XVIIIe siècle à titre expérimental n'a trouvé preneur qu'auprès de Richard Wagner et Richard Strauss. Le ténor en si bémol connaît plusieurs variantes : le trombone simple, tombé en désuétude dans l'orchestre symphonique moderne mais très utilisé dans le jazz, le complet doté d'un barillet et le trombone basse doté d'un double barillet. Le barillet (ou noix) est une valve qui permet de détourner la colonne d'air vers un tuyau plus long et de descendre tout le registre du trombone d'une quarte. Il est utilisé ponctuellement pour faciliter des passages délicats qui, sans lui, exigeraient des mouvements de coulisse trop amples. Il est requis dans les parties basses où les possibilités sont moins grandes, voire dans les effets comme la trille.
Autrefois, le trombone basse était en mi bémol, en fa ou en sol. Aujourd'hui, le trombone basse est un ténor à double barillet spécialisé dans les parties de basse. La combinaison des deux barillets permet de compléter l'échelle de graves qui restent défectives lorsqu'on utilise la seule coulisse. Pour faciliter l'émission des graves, son embouchure, sa perce et son pavillon sont de diamètres supérieurs et confèrent une sonorité plus ronde. Il existe de nombreux types de barillets : leur disposition l'un par rapport à l'autre peut changer d'un modèle à l'autre, et ils sont l'objet de toutes sortes de modifications artisanales à la demande des instrumentistes.
Le trombone à pistonsvalve trombone constitue une rareté pourtant fort répandue au XIXe siècle après l'invention en 1815 du piston qui équipa bientôt cornets, trompettes, cors et tubas. Contrairement à une idée très répandue, les premiers trombonistes de La Nouvelle-Orléans (Jack Carey, Bouboul Valentin, George Filhé, Ed Vinson, Will Cornish) utilisaient le trombone à pistons.
Les sourdines
Les trombones peuvent être équipés, comme la trompette, de sourdines. Construites en différents matériauxaluminium, carton, bois, caoutchouc, matières synthétiques, elles sont placées dans ou devant le pavillon afin d'altérer le timbre de l'instrument. La sourdine sèche (ou straight mute) est un cône de longueur variable que l'on cale dans le pavillon par pression grâce à de petits morceaux de liège (que l'on prend soin d'humecter), le son sortant par le long du pavillon entre les lièges. C'est la sourdine qui est généralement requise dans le classique. Le jazz a toujours fait preuve d'une certaine imagination quant au choix de la sourdine puisque l'on a vu utiliser bouteilles, verres, chapeaux, bérets en feutrefelt mute, ventouse de plombier… C'est généralement cette dernière, dite plunger (mais parfois simplement la main), qui permet d'obtenir les effets « wa-wa » en la manipulant devant le pavillon de façon à l'obturer plus ou moins (parfois en combinaison avec une autre sourdine fixe). Les principales sortes utilisées par les trombonistes de jazz sont la sourdine bol ou cup (fixée par un cône ou tenue à la main comme la plunger), la sourdine velvet ou bucket mute, boîte cylindrique remplie de matière absorbante que l'on accroche aux bords du pavillon, et la sourdine Harmon, qui sans sa tige centrale donne au son un caractère métallique et équipée de ce même tube, permet des effets wha-wha.
Auteur : Franck Bergerot