Schönberg, Berg et Webern :
trois compositeurs autrichiens
Proposé par les étudiants du master Muséologie & Nouveaux Médias - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, trois compositeurs autrichiens, s’engagent avec enthousiasme dans la première guerre mondiale, même brièvement. Leurs œuvres d’après-guerre témoignent de cette expérience. Tous trois fondateurs de la seconde école de Vienne, ils sont également précurseurs de la musique contemporaine du XXe siècle grâce à leur exploration de l’atonalité, du dodécaphonisme et du sérialisme.
Arnold Schönberg
« [...] Vous avez dû traverser beaucoup d’épreuves ! Vous savez sans doute que, nous aussi, nous en avons connu quelques-unes : la famine ! C’était absolument horrible ! Mais peut-être - car nous autres Viennois semblons avoir beaucoup de patience - peut-être que la plus horrible était cependant le renversement de tout ce à quoi on croyait auparavant. C’était sans doute le plus douloureux. Lorsqu’on a été habitué, pour son travail, à balayer toutes les difficultés au moyen d’un gigantesque effort intellectuel et qu’on se rertouve pendant ces huit années constamment confronté à de nouvelles difficultés contre lesquelles toute pensée, toute invention, toute énergie, toute idée est impuissante, cela signifie, pour celui qui tenait toute chose pour idée, l’effondrement, dans la mesure où il ne s’est pas appuyé, de plus en plus, sur d’autres croyances plus hautes. »
Alban Berg
« Il y a un peu de moi-même dans ce personnage, dans la mesure où j’ai passé ces années de guerre tout aussi dépendant des gens que je haïssais, j’ai été enchaîné, malade, captif, résigné, en fait humilié. »
Anton Webern
« Je suis sur la bonne voie, Schönberg me l’a assuré. j’écris tout différemment. J’ai composé quatre lieder avec orchestre. Contexture sonore homogène, thèmes dont quelques-uns sont assez longs, tout cela très différent de ce que je faisais avant la guerre...la composition marche bien maintenant. »