Fabriquée par le célèbre facteur flamand Hans Ruckers en 1583, cette virginale est l’un des plus anciens instruments conservés de ce facteur, et le seul qui soit accordé à la quinte : il sonne une quinte au-dessus du diapason de référence de l’instrument (tessiture de base : do1/mi1 - la4 sans le sol#4, notes réelle : sol1/mi5 sans le ré#5).
Le terme « virginale » (employé au féminin comme au masculin) est utilisé en Flandres et en Angleterre pour désigner un instrument plus petit que le clavecin et dont les cordes sont montées perpendiculairement ou en oblique par rapport au clavier.
Comme pour l'épinette, la forme de sa caisse de résonance, le plus souvent rectangulaire, peut également être trapézoïdale ou en aile d'oiseau.
L'origine du mot est confuse : les jeunes filles qui en jouaient au XVIe siècle lui auraient valu ce nom. Toutefois, le latin virga (verge, petite branche mince) et son dérivé virgeus constituent une hypothèse plus convaincante, dans la mesure où ces deux mots font allusion au plectre qui plie avant d'attaquer la corde.
Les grandes virginales flamandes, avec le clavier à droite et dont les cordes sont pincées en leur milieu, sont appelées muselar.