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Portraits de facteurs d’instruments
Active dès le milieu du XVIe siècle, la facture flamande d’instruments à clavier (clavecins, épinettes, virginales) devient florissante au siècle suivant sous l’impulsion de la famille Ruckers dont le nom est associé vers 1626 à celui de Couchet. Regroupés autour de la guilde de Saint Luc, les Ruckers – Couchet dominent la facture anversoise et acquièrent rapidement une influence dans toute l’Europe occidentale.
Hans Ruckers (vers 1540 ou 1550 – 1598) est le fondateur d'une longue dynastie de facteurs de clavecins établie à Anvers. La famille semble toutefois originaire d’Allemagne. Hans devient membre de la Guilde de Saint-Luc en 1579. Cette corporation regroupe des artistes, artisans de la ville d’Anvers et, à partir de 1558, des facteurs de clavecins. Ses instruments parvenus jusqu’à nous sont essentiellement des virginales fabriquées entre 1580 et 1590. Plus d’une trentaine d’instruments sont conservés à Berlin, à Bruxelles, à Edimbourg, à Londres, à Paris. La virginale du Musée de la musique, fabriquée par Hans Ruckers en 1583 est un des plus anciens instruments conservés de la famille Ruckers et le seul accordé à la quinte.
Deux de ses fils, Ioannes dit aussi Hans, Ian Ruckers (1578 – 1642) et Andreas dit aussi Andries Ruckers I (1579 – vers 1653) embrassent à leur tour le métier. À partir de 1616, Ioannes Ruckers occupe les fonctions de facteur de clavecin et d’orgue au service de la cour de l’archiduc à Bruxelles. Une trentaine d’instruments sont conservés aux Musées de Berlin, Bruxelles, Edimbourg, Londres, Paris.
Andreas travaille avec son frère avant de s’installer à son compte en 1608. Les instruments fabriqués ou signés par Andreas sont datés entre 1607 et 1644 et conservés eux aussi dans les musées européens et américains. Les instruments de son fils, Andreas dit aussi Andries Ruckers II, fabriqués entre 1640 et le début des années 1650, sont les derniers instruments de cette branche de la famille.
Le mariage de Catharina Ruckers, fille de Hans Ruckers, avec Carel Couchet, unit les deux grands noms de la facture flamande de clavecins. Leur fils Ioannes Couchet (1615-1655) reprendra l’atelier à la mort de son oncle Ioannes en 1642 et poursuivra fidèlement la tradition des Ruckers.
Conçus comme de précieux objets, les claviers Ruckers sont identifiables grâce à leurs roses : elles représentent toujours un ange jouant de la harpe et portent les initiales du facteur. Depuis le regain d’intérêt pour le jeu sur instruments anciens, amorcé dès les années 1950, les claviers Ruckers sont prisés des musiciens qui apprécient la brillance de leur sonorité.
Crédits
Graphisme de la généalogie : Marie Declerck
Instruments du Musée
Enregistrements d'instrument du musée
Le clavecin d'Andreas II Ruckers
Ce clavecin à double clavier somptueusement décoré est l’oeuvre de deux artistes renommés : successivement Andreas Ruckers et Pascal Taskin.
Histoire d'instrument
Le clavecin
La facture du clavecin, instrument à cordes pincées, se développe du XVIe au XVIIIe siècle. ll est le plus souvent orné de décors somptueux.
Sélections thématiques
Livres, revues, dessin technique
Une sélection de documents sur l’histoire et les réalisations de la Famille Ruckers consultables à la Médiathèque de la Philharmonie.
Une sélection de documents sur l'histoire et les réalisations de la Famille Couchet consultables à la Médiathèque de la Philharmonie.