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Suite pour orchestre n° 1 Johann Sebastian Bach
Carte d’identité de l’œuvre : Suite pour orchestre n° 1 de Johann Sebastian Bach |
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Genre | musique pour ensemble instrumental |
Forme | suite de danses composée de onze mouvements : I. Ouverture II. Courante III. Gavotte I IV. Gavotte II V. Forlane VI. Menuet I VII. Menuet II VIII. Bourrée I IX. Bourrée II X. Passepied I XI. Passepied II |
Instrumentation | bois : 2 hautbois, 1 basson cordes : 2 violons, 1 alto basse continue |
Qu’est-ce qu’une suite ?
La renommée des danses issues d’opéras et de ballets français du XVIIe siècle est telle qu’elle dépasse les frontières. L’idée naît de rendre ces danses indépendantes de l’œuvre et de les jouer à la suite les unes des autres. C’est la naissance de la « suite de dansesLe premier à avoir associé plusieurs danses en une suite destinée aux instruments est le compositeur Froberger, compositeur, organiste et claveciniste franco-allemand mort à 51 ans en 1667. », également appelée « ouverture » : elle juxtapose plusieurs danses parmi les plus connues d’Europe, auxquelles on donne le nom générique de « galanteries ». Une suite peut indifféremment être jouée par un instrument (comme les Suites pour violoncelle de Bach par exemple), un ensemble d’instruments ou un orchestre completLes quatre Suites pour orchestre de Bach par exemple. Au siècle suivant, les suites sont en général constituées des morceaux les plus populaires d’opéras, comme les Suites extraites de Carmen de Bizet..
Contexte de composition
La Suite pour orchestre n° 1 de Bach est constituée, comme les trois autres, d’une succession de danses d’origine françaisecourante, gavotte, forlane (introduite en France au XVIIe siècle), bourrée, passepied,…. Ce choix s’explique par le prestige des danses françaises à l’époque et par la connaissance qu’en avait Bach. Rappelons qu’il copie durant ses années de formation, y compris en cachette de son grand frère, tous les plus grands compositeurs. Les trois années qu’il passe ensuite à Lunebourg dès l’âge de 14 ans lui permettent de fréquenter la cour de la ville de CelleL’élève de Lully, Thomas de la Selle, y apporte des partitions de Lully. Le duc de Brunswick-Lunebourg qui y réside est en outre marié à une Poitevine, très attachée aux danses de sa région., très friande de musique française. Enfin, si ces œuvres datent de la dernière période de Bach (ce que l’on ignore encore), il est certain que le fait de diriger le Collegium MusicumC’est un ensemble d’étudiants-musiciens. Telemann compose pour celui qu’il a créé à Leipzig de nombreuses ouvertures pour clavier ou ensembles instrumentaux. Cet ensemble se produit au Café Zimmermann, mais il en existe d’autres à Leipzig. à Leipzig à partir de 1729 lui fait connaître de très nombreuses autres ouvertures.
Description de l’œuvre
L’instrumentation est typique de l’orchestre en France au XVIIe siècle, particulièrement l’utilisation des deux hautbois. La Suite n° 1 fait entendre une ouverture, suivie d’une succession de danses très courantes à l’époque : courante, gavotte, forlane, menuet, bourrée, passepied.
- La gavotteElle pourrait avoir plusieurs origines : le sud de la France (région des Gaves) ou la région de Gap. possède un rythme assez vif à deux temps et commence en anacrouseou « en levée », c’est-à-dire avant le début de la mesure. C’est une danse pratiquée du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, et qui reparaît au XIXe siècle, notamment dans la musique militaire.
- La bourréed’origine auvergnate devient une danse de cour au XVIe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Lully, Rameau et d’autres compositeurs français l’utilisent dans leurs opéras et ballets. Son rythme à deux temps est plus vif que celui de la gavotte, et elle commence, comme elle, en anacrouse, mais de façon plus brève. Elle utilise fréquemment des syncopesNote commençant sur la seconde partie du temps pour se terminer sur la seconde partie du temps suivant. Cela donne une impression de mouvement..
- Le passepiedd’origine bretonne se distingue des deux danses précédentes par son rythme à trois temps.
Chacune des danses est en trois parties (c’est une forme ABA) : ainsi, la Bourrée est constituée de deux bourrées différentes (A et B), dont la première est reprise à la fin (sans les reprises internes).
Auteur : Jean-Marie Lamour