Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Un enfant très doué
Georg Friedrich Haendel naît à Halle, en Allemagne, en 1685. Son père est barbier-chirurgien.
Très tôt, le petit Georg Friedrich montre des dispositions pour la musique, mais son père ne souhaite pas particulièrement développer ces dons. Il aimerait que son fils fasse des études de droit. Heureusement, le destin du jeune homme croise celui de l’ancien maître de son père, le duc Jean-Adolphe Ier de Saxe-Weissenfels. Suite à une visite durant laquelle Georg Friedrich joue sur l’orgue de la chapelle ducale, le duc conseille au père de Haendel de le confier à un très bon maître de musique. Le jeune homme étudie alors avec Friedrich Wilhelm Zachow, l’organiste de la Liebfrauenkirche de Halle, auprès duquel il se forme à l’orgue, au clavecin et à la composition.
Premiers voyages, premières rencontres
Haendel voyagera beaucoup dans sa vie. Vers douze ans, il fait un premier séjour à Berlin. Il y retourne à dix-sept ans et rencontre l’électrice Sophie-Charlotte dont la cour est animée d’une vie musicale active. Le jeune homme y est remarqué, mais finit par rentrer à Halle, car son père vient de mourir. Il poursuit ses études de musique mais s’inscrit en droit à l’université de Halle en 1702.
Cependant, le mois suivant, il est nommé organiste de la cathédrale calviniste. Il rencontre le compositeur Telemann et finit par quitter Halle. Haendel se rend à Hambourg, principal centre culturel et musical de l’Allemagne du nord, où il rencontre le grand musicien Johann Mattheson. Ils deviennent amis et échangent leur savoir musical : Haendel est un grand organiste, maîtrise l’art du contrepoint, de la fugue et de l’improvisation, tandis que Mattheson est un mélodiste et connaît les effets dramatiques. Il présente Haendel à l’ambassadeur d’Angleterre, John Wyche, et donne des cours de clavecin à son fils. En 1705, Haendel présente son premier opéra, Almira, avec Mattheson dans le rôle-titre. Il obtient un succès réel, puisque l’œuvre reste à l’affiche vingt jours de suite. Son second opéra, Nero, ne tient que trois jours.
Haendel se rend ensuite en Italie, à Rome, Naples et Florence. Il se lie vite avec des personnages influents et rencontre le compositeur Archangelo Corelli. Il y crée plusieurs opéras et rencontre le succès. De retour en Allemagne, il est nommé, en juin 1710, maître de chapelle de la cour de Hanovre. Mais dès le mois de novembre, il quitte l’Allemagne et débarque en Angleterre.
L’Angleterre, terre d’adoption et de succès
À Londres, Haendel ne tarde pas à être présenté à la reine Anne, et rencontre de nombreux artistes. Il se lie d’amitié avec Aaron Hill, auteur dramatique et directeur de théâtre. Hill veut mettre le talent d’Haendel en avant. Depuis la mort de Purcell, il n’y a plus de grand compositeur en Angleterre. On joue des opéras italiens médiocres ou mal interprétés. Aaron Hill écrit le livret de l’opéra Rinaldo et le fait traduire en italien par Giacomo Rossi. C’est le premier opéra spécifiquement dédié à la scène anglaise, et il reçoit un succès immense.
Haendel vit chez le comte de Burlington qui est aussi son mécène. Il compose plusieurs opéras, mais c’est lors des négociations entre la France et l’Angleterre pour mettre fin à la guerre de succession d’Espagne qu’il se fait remarquer : il compose un Te Deum et un Jubilate en anglais, ainsi qu’une Ode for the Birthday of Queen Anne. À partir de ce moment, il perçoit de la part de la reine Anne une rente à vie qui triplera lors de l’accession au trône de George Ier. Haendel devient d’ailleurs le maître de musique de ses petits-enfants. C’est aussi pour le nouveau roi qu’il compose la Water Music, encore si célèbre de nos jours.
La Royal Academy of Music
En 1720, des aristocrates proches du pouvoir initient la Royal Academy of Music. Elle est dirigée par Heidegger, Paolo Rolli en est le librettiste, et Haendelqui écrit son nom à l’anglaise, Handel le directeur musical. Si les compositions de Haendel sont appréciées, celles de Bononcini remportent un plus grand succès, ce qui pousse le compositeur allemand à remettre son style en question. Il compose l’opéra Ottone, devient compositeur de la chapelle royale, et acquiert une maison sur Brook Street. C’est une période heureuse pour le compositeur, qui produit trois chefs-d’œuvre : Giulio Cesare in Egitto, Tamerlano et Rodelinda. Haendel obtient la nationalité anglaise en 1727 et compose les Coronation Anthems pour le successeur de George Ier, George II. L’un de ces hymnes, Zadok the Priest, est depuis joué à chacun des couronnements.
Oratorios et concertos
Après le déclin de la première Academy, deux autres lui succèdent. Mais elles ne durent que peu de temps et Haendel, surmené, subit un accident de santé qui le paralyse partiellement et atteint son moral. Cependant, il se remet vite, compose des concertos grossosAu lieu d’opposer l’orchestre à un seul soliste, le concerto grosso l’oppose à un petit groupe de solistes. et plusieurs oratoriosœuvre scénique dont le sujet est le plus souvent religieux dont Esther, Saül et Israel in Egypt mais surtout le très célèbre Messiah (Le Messie). En guise d’intermèdes pour ses oratorios, il compose des concertos pour orgue, style inédit.
Après une seconde attaque de paralysie dont il se remet à nouveau, il compose la Music for the Royal Fireworks, dans un style fastueux très inspiré des compositions de l’école versaillaise. À la suite de deux attaques paralysantes, Haendel devient aveugle. Il meurt le 14 avril 1759 et est enterré, selon ses désirs, à l’abbaye de Westminster.
Auteure : Bérénice Blackstone