Photo : Jean-Marc Anglès

Piano à queue

Maison Erard

1802

Paris / France / Europe

E.986.8.1

La date de fabrication de ce piano correspond à la période d’expansion la plus remarquable de la maison Érard. Ce modèle, que les musiciens les plus en vue s’empressent d’acquérir, permet à la manufacture de pianos de s’imposer tout à la fois dans la société musicale et dans le monde aristocratique de l’époque. Hélène de Montgeroult, Balbastre fils, Louis-Emmanuel Jadin mais aussi Steibelt, Dussek ou Ladurner défendent le choix de ces instruments.

Le piano carré constitue l’essentiel de la production Érard à la fin du XVIIIe siècle, mais il semble que des pianos à queue soient sortis des ateliers Érard dès le début des années 1790. La renommée du facteur est alors tout aussi installée à l’étranger qu’en France, et des compositeurs comme Haydn ou Beethoven se font livrer des pianos « en forme de clavecin » à Vienne. Ce nom de « piano en forme de clavecin », marque simplement une démarcation à l’égard de la forme carrée, bien plus présente sur le marché lorsque la forme « triangulaire » commence à être reprise pour parvenir à la puissance que demande une exécution en situation de concert. L’appellation « piano à queue », apparaît dès le tout début du XIXe siècle, et les deux désignations coexistent pendant une trentaine d’années avant que la formule jugée « vulgaire », toujours en usage, ne prenne le dessus.

Une douzaine d’instruments de ce modèle sont conservés dans le monde, dont les dates de fabrication s’échelonnent entre 1801 et 1809. L’aspect général s’apparente fortement aux pianos de facture anglaise de l’époque. La forme de la caisse, les dimensions de l’instrument, comme l’étendue du clavier, évoquent sans nul doute les instruments de la maison Broadwood. Cependant, d’autres éléments comme le piètement, le type et l’emplacement des pédales ainsi que le choix des pièces d’ornementation rapportées font plus volontiers appel aux styles Directoire et Empire. La mécanique dite à « échappement simple » correspond intégralement au type anglais. En revanche, tandis que la plupart des pianos de cette époque sont équipés de genouillères, Érard fait le choix des pédales pour commander les différents jeux.

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Vues

  • Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, 3/4 fermé
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, profil
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, face
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, planche du nom
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, intérieur de la fosse à clavier
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, profil de la mécanique
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, clavier démonté
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, dessous du couvercle
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, dessus de la table d'harmonie
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, dessus de la table d'harmonie décordée
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, inscription sur la table d'harmonie
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, détail chevilles
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1
    Photo : Albert Giordan
  • Piano à queue, Erard, Paris, 1802, E.986.8.1, planche du nom
    Photo : Albert Giordan

Description

Description
Mécanique à simple échappement. Tricorde sur toute son étendue. Chevalet de basses : fa0-sol"1 (FF-G), chevalet des aigus : la1-do6 (A-c4). Jeux de tambour et clochettes, una corda, basson, luth, céleste, forte commandés par 6 pédales. Deux jeux ont vraisemblablement été ajoutés. Caisse en forme de clavecin "ancien modèle" : éclisses plaquées d'acajou. 4 arceaux métalliques. 3 pieds fuselés avec chapiteaux en bronze doré.
Dimensions
Longueur totale 2210 mm. Hauteur 913 mm. Largeur 1070 mm.
Étendue
5 octaves et une quinte, fa0-do6 (FF-c4).
Marques et inscriptions
Sur la barre d'adresse : "Erard Frères / Rue du Mail n°37 à Paris 1802". Sur la dernière touche : "Christian". Sur le sommier : "Steibelt pour Melle Gande". Sur la table d'harmonie : "Erard Frères à Paris 1802 / n°86".
Numéro de série
86
Acquisition
Achat - 14/03/1986
Localisation au Musée
Espace XIXe - L'Europe romantique

Documentation

Livre(s)

Article(s)

Autre(s) Ressource(s)

  • Le piano, Une histoire générale de cet instrument, illustrée d'images et de musique. Les pianos du Musée de la musique fournissent des sources précieuses.
  • Les incontournables du musée : Piano à queue « en forme de clavecin » Erard de 1802 - Musée de la musique

Biographies

FACTEUR
Maison Erard

Lire le portrait : Maison Erard

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