Composée en 1847, cette "deuxième rhapsodie hongroise" deviendra vite très populaire, emblématique de la série. La forme de cette rhapsodie consiste en une série d'épisodes tour à tour pathétiques, lyriques, virtuoses, respectant la coupe "Lassan" (lent) ici en do dièse mineur - "Friska" (rapide), ici en fa dièse mineur et majeur ; y abondent effets "imitatifs" (notamment l'imitation du cymbalum : notes répétées très rapides), basses syncopées, traits rapides en sixtes et octaves. L'élément national y est suggéré par l'utilisation de gammes altérées (avec la seconde augmentée typique de la musique tzigane), de nombreuses syncopes, et de fins de phrases caractéristiques du folklore hongrois. La popularité de cette pièce ne s'est jamais démentie, au point de devenir un "cheval de bataille" des pianistes et, dans divers arrangements, de connaitre une féconde carrière au cinéma. Liszt, assisté de Franz Doppler, en fera lui-même une orchestration en 1857-1860 (S. 359 no 4, transposé en ré mineur) avec cinq autres rhapsodies ("six rhapsodies hongroises pour orchestre" S 359) ; au vu du succès de cette nouvelle série, Liszt réalisera un arrangement à quatre mains de cette version orchestrale (S. 621). Enfin, vers 1885 (près de quarante ans après sa composition), Liszt ajoutera des cadences (S.244 no 2 bis) : plaçées tout le long de la rhapsodies, elles donnent une image du brillant improvisateur qu'était le compositeur. Ces cadences n'ont été publiées qu'en 1926.
Sur la création de l'oeuvre
Première édition : Senff, Leipzig, 1851
Tonalité, Opus, numéro de catalogue
Do dièse mineur S 244 no 2
Source
Liszt : Guide pratique du mélomane (Laurence Le Diagon-Jacquin), Hermann, 2011 ; Grove's
