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Territoire
La partie occidentale de ce pays, qui tire son nom du fleuve Sénégal, donne sur l’océan Atlantique. À l’instar des autres pays d’Afrique occidentale, le territoire de l’actuel Sénégal a été impliqué dans de nombreux événements historiques, en particulier dans la constitution successive des royaumes du Ghana du MaliÉtat du Soudan occidental dont la capitale au XIe siècle était appelée Ghana et se situait au sud de la Mauritanie actuelle. Cet empire fut détruit en 1076 par les Almoravides qui avaient entrepris l’islamisation de l’Afrique occidentale. Au XIIIe siècle, l’empire du Mali réussit à soumettre celui du Ghana., de SonghaïEmpire fondé par Sonni Ali Ber (1464-1492). L'époque de cet empire fut celle des grandes cités du Soudan (Tombouctou, Djenne) nées des échanges commerciaux entre le Maghreb et l'Afrique noire. et du DjolofEmpire contemporain de celui du Mali, qui voit donc le jour au XIIIe siècle. Son déclin commence avec l’arrivée des Portugais autour du XVe siècle.. Aussi, de par sa situation géographique, son histoire, et de nombreux brassages inter-ethniques, le Sénégal s’est considérablement enrichi d’un point de vue culturel et bien sûr musical. Dans les années 1940, il est parmi les premiers pays d’Afrique à intégrer les mœurs et les coutumes occidentales, au sein d'une vie culturelle déjà très vivante et dynamique.
Majoritaire de nos jours, la population wolof est établie dans plusieurs régions du Sénégal et cohabite avec d’autres populations : les Sérères situés au centre-est, les Lebus sur la côte, les Diolas et les Mandingues au sud, les Peuls du côté oriental ainsi que d’autres minorités. Bien que chaque population garde son identité linguistique en plus du français, le wolof est la langue parlée par 80% des Sénégalais.
Société et religion
Au IXe siècle, le Sénégal était organisé en royaumes, et les différentes communautés étaient structurées en trois groupes endogamespratique qui oblige les membres d’une même tribu ou du même niveau social à se marier entre eux : les nobles, les artisans – bijoutiers, cordonniers, tisserands et griots – et les esclaves. Seuls les griots étaient autorisés à pratiquer la musique et la danse. Aujourd’hui, la structure hiérarchique du système social demeure presque inchangée. Cependant, les non griots peuvent désormais faire de la musique et en vivre.
Introduit par les Berbères du Sahara – plus précisément les Almoravides – au cours du Xe siècle, l’islam est aujourd’hui la religion principale du pays. Bien que minoritaires, les cultes traditionnels et le christianisme sont aussi pratiqués. L'islam sénégalais est organisé en confrériesT’ariqa en arabe. Association islamique admettant l’autorité d’un maître spirituel, pratiquant une discipline et utilisant un rituel commun à toutes les associations. L’apparition des confréries sur le continent noir date des XV-XVIe siècles, mais il semblerait que le mouvement ne prit de l’ampleur qu’au XIXe siècle., dirigées par des chefs que l’on nomme maraboutsMusulman sage et respecté. Ce terme vient de la prononciation dialectale (mrabot) de l’arabe classique murabit qui désigne l’homme vivant dans un ribat (couvent fortifié).. La confrérie mouride – de l’arabe muridiyya, les « novices » – fondée par le chef spirituel Amadou Bamba (1853-1927) est la plus connue dans le pays. Sa doctrine réside dans l’exaltation et la sanctification du travail, dont les profits sont dévolus au marabout. Les khassaïdes – poèmes écrits par Amadou Bamba – et les zikr – invocations répétées du nom d’Allah – accompagnent les événements religieux célébrés par les membres de cette confrérie.
Néanmoins, l’usage de pratiques traditionnelles persiste : on continue de consulter les marabouts, de faire des sacrifices pour la réalisation des vœux, ou encore de jeter des sorts par le biais de fétiches. Un syncrétisme religieux se manifeste ainsi dans tous les événements rituels et profanes.
La communauté wolof
Les Wolofs vivent aujourd’hui au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie. Ils représentent un peu plus de 40% de la population du Sénégal, laquelle comprend également les Sérères, les Toucouleurs, les Peuls, les Diolas, les Mandingues et d’autres ethnies minoritaires. Leur langue se nomme également wolof. Elle est parlée par près de 80% des Sénégalais. Historiquement, le terme « wolof » vient de l’empire Jolof, ancien royaume sénégalais du XIIIe siècle. À cette époque, l’actuel territoire sénégalais était divisé en plusieurs royaumes.
Plusieurs types de structures hiérarchiques se sont succédées et superposées. La plus connue était composée de trois groupes sociaux organisés selon un découpage hiérarchique précis, basés sur la division du travail et des fonctions : les géer, les ñeeño et les jaam. Les géer constituaient la classe la plus élevée, celle des hommes libres, composée des nobles ou des agriculteurs. Les ñeeño étaient répartis selon le métier qu’ils exerçaient : les lawbe étaient boisseliers, les rabb et maabo étaient tisserands, les tegg étaient forgerons-bijoutiers, les uude cordonniers, et les gewel musiciens ou chanteurs professionnels. En bas de cette échelle se trouvaient les jaam, les esclaves, qui étaient souvent des descendants d’esclaves ou d’anciens prisonniers de guerre.
Aujourd’hui, ce type d’organisation a officiellement disparu, mais en réalité, la société wolof garde certains de ces caractères traditionnels. Cette région restera indépendante jusqu’à l’arrivée des colons français, au XVIIe siècle, et ce n’est qu’en 1886 que le dernier roi wolof, souverain de la région du Kajoor, mourut. En 1960, le Sénégal obtint l’indépendance.
Auteure : Luciana Penna-Diaw