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La Thaïlande
Géographie
Hommes et environnement
La Thaïlande est un pays situé sur le continent asiatique, au cœur de l’Asie du Sud-Est. Sa superficie est semblable à celle de la France et, de part sa location entre montagnes et mer, la Thaïlande offre une grande diversité de paysages et de climats.
Les thaïlandais sont les citoyens de la Thaïlande. Cette appellation se différencie du terme « thaï », qui renvoie à l’ethniegroupe de personnes partageant une même culture, langue et origine majoritaire du pays. De nombreuses minorités ethniques résident sur le territoire et notamment dans les régions montagneuses et frontalières de l’ouest, du nord et du nord-est. La Thaïlande a sa langue propre, le thaï, qui est une langue à tonCela signifie qu’une même syllabe prononcée à deux hauteurs de sons différentes peut avoir deux significations distinctes..
Les saisons
Comme les autres pays de la région, la Thaïlande est soumise au régime des moussons, qui sépare l’année en une saison sèche et une saison humide, également appelée saison de la mousson. Les activités agraires sont régulées par les saisons : alors que la saison humide est la plus occupéenotamment par la culture des rizières, dominante dans les plaines du centre du pays, la saison sèche, où les travaux agricoles sont moins accaparants, est propice à de nombreux rituels et cérémonies, tant privés que collectifs.
La faune et la flore
La vie animale et végétale thaïlandaise est extrêmement diverse en raison de la variété des habitats qu’offre son territoire. Animaux et plantes animent les contes et légendes traditionnelles du pays. Ils figurent dans les représentations picturales datant de diverses périodes de l’histoire (sculptures, peintures, effigies). Certains apparaissent également dans la littérature bouddhiqueLe Bouddha fut tour à tour, dans certaines de ses vies antérieures, un paon, un buffle, un singe, etc., d'autres sont les véhiculesL’éléphant est la monture du dieu Indra tandis que le dieu Ganesh se déplace à dos de rat et que Shiva utilise un buffle pour véhicule. de divinités hindoues. L’éléphant occupe une place particulière parmi les mammifères du pays. Il est un symbole de la royauté, une force de travail pour le transport du bois dans les forêts, et fut autrefois le véhicule des guerriers partant au combat. De nombreuses légendes mettent en scène cet animal, régulièrement présent dans l’iconographie des temples anciens. Des réserves et centres de réhabilitation s’occupent de la sauvegarde de ces animaux souvent chassés pour leur ivoire et exploités à des fins touristiques.
Histoire
En des temps anciens, l’actuel royaume de Thaïlande était constitué de communautés et royaumes voisins dont peu ou pas de traces demeurent. Au cours du XIIIe siècle, des royaumes plus importants se développèrent au nord et au centre du territoire actuel. Ces royaumes distincts et ennemis se sont opposés jusqu’à ce que le royaume d’Ayutthaya impose son hégémonie, faisant des autres ses vassaux.
Ayutthaya
Situé au cœur du pays, le royaume d’Ayutthaya fut une brillante civilisation dont la puissance rayonna dans la région et au-delà, de la moitié du XIVe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. Sa capitale fut nommée Ayutthaya en référence à la capitale du royaume sur lequel régna Rama dans l’épopée du Ramayana. Cette période fut marquée par l’amorcement d’échanges avec l’Europe : à la fin du XVIIe siècle, des ambassadeurs du Siamancien nom de la Thaïlande furent reçus en France, à la cour de Louis XIV. En retour, le roi fit envoyer une ambassade française à la cour de Siam et y envoya notamment l’aristocrate Simon de la Loubère. Ce dernier décrit alors un royaume prospère aux pagodes grandioses et aux coutumes qui lui semblent souvent étonnantes et incompréhensibles. Il consigne dans son carnet de voyages les différentes performances de danse, de théâtre, et de musique auxquelles il assiste. On y trouve la description et le dessin de plusieurs instruments de musique encore joués aujourd’hui. L’explorateur note également le multiculturalisme de la capitale siamoise et rapporte la présence d’une communauté chinoise importante organisant de nombreuses représentations de théâtre pour ses membres.
Ayutthaya fut sans cesse attaquée par ses voisins birmans et le royaume périclita au XVIIIe siècle avec le sac de sa capitale.
La dynastie des Chakri et la Thaïlande contemporaine
À la fin du XVIIIe siècle, la dynastie des Chakri prend la tête du royaume de Siam. Les rois ajoutent alors à leur nom de naissance le nom de règne de « Rama », en référence au prince légendaire, puissant et vertueux de l’épopée du Ramakien, adaptation du Ramayana indien. Le premier de cette lignée, Rama I, installa sa capitale à Bangkok, qui n’était alors qu’un village. Cette nouvelle dynastie inaugura une ère de stabilité pour le pays, de développement économique, et d’ouverture politique et culturelle. Grâce à une habile diplomatie, la Thaïlande est le seul pays d’Asie du Sud-Est à avoir pu maintenir son indépendance lorsque que la France et le Royaume-Uni colonisaient dans tous ses voisins. Les rois successifs de cette dynastie se sont montrés de fervents sponsors des traditions artistiques thaïes, assurant l’ouverture et la perpétuation des arts anciennement réservés à la cour. Le roi actuel, Rama IX , est sur le trône depuis plus de soixante ans. Musicien passionné de jazz, il monta son propre jazz band au palais royal et s’illustra par ses compositions et ses performances au saxophoneLe roi joua notamment avec Benny Goodman lors de la tournée de ce dernier en Asie du Sud-Est en 1956..
Culture et religion
Les influences
Placée sur les routes marchandes qui sillonnaient autrefois le continent asiatique, la Thaïlande fut en contact avec de multiples cultures et civilisations tant lointaines que voisines. La culture thaïe s’est ainsi forgée au fil des siècles, adoptant divers éléments extérieurs qui furent intégrés au fond culturel déjà en place. L’influence indienne fut considérable dans la péninsule sud-est asiatique. L’hindouisme et le bouddhisme sont des religions qui eurent chacune une aura particulièrement importante en Thaïlande. Ainsi, les pratiques religieuses thaïes s’expriment en intégrant harmonieusement au bouddhisme des pratiques préexistantes liées au culte des esprits ancestraux. C’est pour ceux-ci que la plupart des Thaïlandais dédient une maison miniature devant leur habitation et en des lieux considérés comme sacrés. On y brûle de l’encens et on y dépose des offrandes en adressant des prières en hommage à ses ancêtres. Si le bouddhisme est vécu par une large majorité de la population, de nombreuses autres confessions y coexistent, dont notamment des communautés musulmanes et chrétiennes.
Fêtes et cérémonies
La vie de chaque individu est ponctuée de cérémonies privées qui en marquent les différentes étapes. Elles sont l'occasion de se retrouver en famille et de pratiquer les rites prescrits par son obédience religieuse. Au niveau national, de nombreux festivals sont autant de jours fériés au cours desquels des célébrations sont organisées. Beaucoup sont liées au bouddhismenaissance, premier sermon, illumination et mort du Bouddha, religion officielle du pays, tandis que d'autres marquent des événements liés au roison anniversaire, son couronnement, la fondation de la dynastie Chakri, à d’anciens rites agrairescérémonies du sillon sacré au début de la saison des pluies et fête en marquant la fin, ou encore au fondement politiquejour célébrant la rédaction de la constitution de la Thaïlande contemporaine.
Bangkok
Bangkok est la capitale actuelle de la Thaïlande. Cette immense ville est le centre économique du pays. Cosmopolite et moderne, cette bouillonnante métropole abrite plus de 10 millions d’habitants. Les activités culturelles y sont foisonnantes et les représentations des arts traditionnels du spectacle cohabitent avec les opéras, ballets, et concerts de musiques occidentales au Bangkok Opera. De par ses nombreuses universités, Bangkok est un incontournable centre d’enseignement des arts plastiques et de la scène.
Théâtres classiques
Des œuvres de la littérature indienne furent adoptées puis adaptées en Thaïlande. Parmi celles-ci, l’épopée du Ramayana, dont l'adaptation thaïe est le Ramakien, occupe une place importante dans la culture thaïe. Le théâtre khon et le théâtre lakhon, emploient respectivement danseurs et danseuses, le premier afin d’illustrer les péripéties du prince Rama, et le second afin de narrer d’autres œuvres épiques et mythologiques. Ces danseurs miment la trame de l’histoire au travers de chorégraphies élaborées. Leurs costumes scintillent de mille broderies et de bijoux dorés que complète un masque ou une tiareIci, la tiare est une parure de fine orfèvrerie. Contrairement au masque qui recouvre toute la tête, visage inclus, la tiare est placée sur les cheveux de l’interprète., selon le personnage.
Il existe, en Thaïlande, une tradition de théâtre de marionnettes ancienne de plusieurs siècles. Des représentations étaient données lors de cérémonies royales et sont aujourd’hui accessibles à tous. Ces arts se déclinent d’une part sous forme de théâtres d’ombres, utilisant des marionnettes plates, taillées dans le cuir tanné d’une vache ou d’un buffle. Manipulées devant un feu ou une lampe, elles projettent alors les ombres des personnages sur un écran de toile blanche. Le théâtre d’ombres se décline également sous forme de petites marionnettes aux membres et têtes articulés, racontant le Ramakien aussi bien que des histoires populaires.
D’autres artistes sont spécialisés dans le théâtre hun lakorn lek, un théâtre de marionnettes à contrôle, faites de bois ou de papier mâché, et dont le costume reproduit celui des danseurs de khon. Ces marionnettes, mesurant d’un demi à un mètre de hauteur, ne sont pas suspendues à des fils. Elles s’animent de façon très réaliste grâce à d’ingénieux systèmes d’articulations composés de fils passant à l’intérieur du tronc et de fines baguettes de bois soutenant les poignets. Un orchestre de piphat ponctue le déroulement de l’histoire.
Auteure : Stéphanie Khoury