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Te Deum Hector Berlioz
Carte d’identité de l’œuvre : Te Deum d’Hector Berlioz |
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Genre | musique sacrée |
Composition | entre 1846 et 1849, ajout du chœur d’enfants en 1852 |
Dédicataire | son Altesse Royale Monseigneur le Prince Albert d’Angleterre |
Création | le 30 avril 1855 à l’église Saint-Eustache, à Paris |
Forme | 1. Te Deum laudamus, Hymne 2. Tibi omnes, Hymne - [Prélude militaire] (exécution facultative) 3. Dignare, Prière 4. Christe, Rex gloriae, Hymne 5. Te ego quaesumus, Prière 6. Judex crederis, Hymne et Prière 7. Marche pour la présentation des drapeaux |
Instrumentation | voix : soliste (ténor), 2 chœurs à 3 voix mixtes (sopranos, ténors et basses) et un chœur d’enfants (sopranos, contraltos) bois : 4 flûtes, 4 hautbois (dont un cor anglais), 4 clarinettes (dont une clarinette basse), 4 bassons cuivres : 4 cors, 2 trompettes, 2 cornets à piston, 6 trombones, 1 tuba, 1 ophicléide percussions : timbales, cymbales, grosse caisse, tambours sans timbre clavier : grand orgue cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses ajout pour la Marche finale : 12 harpes, 6 tambours militaires, 1 saxhorn soprano |
Contexte de composition et de création
Hector Berlioz décida de composer le Te Deum pour le sacre de Napoléon III mais son œuvre ne fut pas retenue. C’est donc pour la cérémonie d’inauguration de l’Exposition universelle de 1855 que le Te Deum fut créé sous la direction du compositeur. Ce fut une création aux dimensions imposantesAu moment de l’entrée du général Bonaparte sous les voûtes de la cathédrale, le cantique sacré retentissait de toutes parts, les drapeaux s’agitaient, les tambours battaient, les canons tonnaient, les cloches résonnaient à grandes volées.
(Propos de Maurice Bourges, extraits de la Gazette musicale du 6 mai 1855 : neuf cents exécutants (dont cent soixante instrumentistes et six cents enfants), un orgue spécialement créé pour l’occasion, des solistes de renom…
L’œuvre emprunte plusieurs passages à sa Messe solennelle, écrite vingt-cinq ans plus tôt. Elle reprend également deux des partitions inachevées du compositeur : la symphonie Retour de l’armée d’Italie et la Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France. Aux auto-emprunts s’ajoutent également des traces des voyages du compositeur : la Russie et ses magnifiques chœurs de la chapelle de Saint-Pétersbourg (entendus pendant la période où il composait le Te Deum), ainsi que Londres où il a été séduit par le concert d’une maîtrise d’enfants (ce qui l’a conduit à rajouter un chœur d’enfants à son œuvre). Le Te Deum est donc une œuvre quasi biographique.
Déroulé de l’œuvre et principales caractéristiques
Le Te Deum (« Nous te louons ») est à l’origine un hymnechant à la gloire de quelqu’un, ici de Dieu chrétien du Moyen Âge, chanté lors des cérémonies d’action de grâcescérémonie pour remercier Dieu. Si Berlioz reprend le texte liturgique d’origine, il aménage cependant l’ordre des versets.
Après une introduction jouant sur l’acoustique de l’église, l’œuvre débute sur deux hymnes de louanges à Dieu : celui du peuple (Te Deum laudamus) et celui des habitants célestes (Tibi omnes). Les deux pièces sont contrastées : si la première est fondée essentiellement sur un contrepointsystème d’écriture musicale qui a pour objet la superposition de deux ou plusieurs lignes mélodiques, la seconde, scindée en trois parties autour d’un Sanctus en tuttipassage chanté et joué par tous, adopte une écriture plus variée. Les deux mouvements sont cependant unifiés par l’utilisation d’un même thème.
La prière d’appel à la miséricorde de dieu (Dignare), adopte un caractère contemplatif, grâce aux voix presque psalmodiées. L’aigu et le grave, comme le ciel et la terre, sont séparés : les basses martèlent en notes pédalesnom donné, en harmonie, à une note que tient ou que répète une des parties les mots importants du texte tandis que les voix aiguës s’entrelacent en imitation.
Le diptyquedeux parties qui se répondent qui suit est consacré au Christ : un hymne en son hommage (Christe, Rex gloriae) et une prière de supplication (Te ego quaesumus). L’hymne, très pompeux dans ses deux parties en tutti, reprend une idée mélodique rappelant un thème déjà entendu de la première louange du Te Deum. Les temps, bien marqués dans ces deux épisodes, contrastent avec la voix lisse des ténors dans la partie centrale. Ce passage transitoire annonce la douce quiétude de la prière qui suit, où alternent ténor solo et voix de femmes pianissimo, avant un choralcantique à la mélodie simple, souvent chanté à l’unisson final… a cappella (sans accompagnement instrumental).
Ce passage doux et épuré permet d’accentuer davantage le choc du Jugement dernier (Judex crederis). En effet, l’orgue, très fort subitement, apparaît dans cette conclusion dramatique avant les basses et les seize (!) cuivres. Le thème joué à l’orgue se transforme finalement en motif quasi-rythmique, répété fréquemment jusqu’au final à l’unisson.
Enfin, la Marche pour la présentation des drapeaux, uniquement instrumentale, est censée n’être jouée qu’à l’occasion des cérémonies militaires. Elle se présente donc comme une grande fanfare populaire, mais agrémentée d’un orgue et d’un orchestre singulier, comprenant un saxhorn sopraninoaussi appelé « petit bugle », instrument aigu de la famille des cuivres, apparenté au tuba, inventé par Adolphe Sax au XIXe siècle et douze harpes ! La Marche reprend, tout comme l’autre morceau instrumental de l’œuvre – le Prélude militaire – le thème du premier morceau du Te Deum sous la forme de courtes imitations.
JE RETIENS… | |
Couleurs | Orchestre gigantesque et instruments singuliers (exemple : octobasse, ophicléide, saxhorn…) |
3 chœurs, dont un d’enfants, et 1 ténor solo | |
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Des modes de jeux précis suivant l’effet recherché (exemple aux cordes : trémolo, pizzicato ; aux voix : a cappella etc.) |
Une écriture spécifique liée à la liturgie (exemple : contrepoint) |
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Des contrastes de caractère entre les morceaux |
Espace | Disposition très précise de chaque chœur et de l’orgue |
Jeu avec l’acoustique de l’église | |
Travail sur les hauteurs pour symboliser (peut-être ?) le ciel et la terre | |
Nuances travaillées pour créer, entre autre, des plans sonores |
Temps/rythme | Dans les hymnes, temps plutôt marqués ; dans les prières, pulsation plus effacée |
2 marches utilisant des fanfares |
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Instruments marquant le temps : beaucoup de percussions, y compris tambour militaire |
Forme | 8 morceaux dont 7 sont en général joués |
Ordre des versets aménagé | |
Alternance d’hymnes et de prières | |
1 thème qui revient par petits extraits dans plusieurs morceaux | |
Deux diptyques : les hymnes du début et les morceaux pour le Christ |
Auteure : Marie Zalczer