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Symphonie des jouets Leopold Mozart
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie des jouets de Leopold Mozart |
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Genre | musique pour ensemble instrumental |
Forme | symphonie en trois mouvements : I. Allegro II. Menuet III. Allegro |
Instrumentation | cordes : violons 1 et 2, violoncelles, contrebasses jouets musicaux : trompette à une note, tambour d’enfant, triangle, coucou, rossignol, crécelle-hochet |
Description de l’œuvre
En 1757, Leopold rédige son curriculum vitae que MarpurgFriedrich Wilhelm Marpurg, 1718-1795, éditeur, critique et compositeur, théoricien de la musique, veut inclure dans ses Contributions historico-critiques à l’étude de la musique. Ce texte nous permet de découvrir une sorte de catalogue des œuvres de Leopold, à une époque où Wolfgang n’a encore qu’un an : Parmi les œuvres manuscrites les plus connues de Mozart, on note surtout : de nombreuses œuvres d’église, en contrepointsuperposition de lignes mélodiques distinctes et interdépendantes (…) et une foule de morceaux de musique pour la scène, des pantomimes, et notamment certaines pièces de circonstance, telles que : une musique militaire avec trompettes, timbales, tambours et fifres ajoutés aux instruments habituels ; une musique turque ; une musique pour un clavier d’acier ; enfin une « Course de traîneaux » pour cinq carillons ; sans compter les marches, les morceaux qu’on appelle « musique de nuit », et quelques centaines de menuets, danses d’opéra, et autres morceaux analogues.
Tout comme la Course de traîneaux du catalogue, la Symphonie des jouets de Leopold présente des caractéristiques musicales surprenantes : les instruments sont atypiques, imitant le chant du coucouInstrument à vent qui peut être en métal, en bois ou en terre cuite. Il s’agit d’une sorte d’appeau, imitant les chants d’oiseaux pour les attirer., du rossignolPetite flûte dont le son imite une sorte de gazouillis d’oiseau. Le rossignol peut aussi être un jeu d’orgue., avec en plus une crécellemoulinet de bois formé d’une planchette tournant avec bruit autour d’un axe et un triangle. Les cordes frottées sont présentes, avec contrebasses, violoncelles, premiers et seconds violons, mais sans altos. Une trompette-jouet à une seule note intervient également, doublée par un tambour d’enfant. La tonalité très simple de do majeur occasionne très peu de surprises harmoniques : il s’agit avant tout d’une musique de divertissement, ou de circonstance.
En réalité, l’identité du compositeur de cette œuvre n’est pas clairement définie. Longtemps, la paternité de la Symphonie des jouets a été attribuée à Joseph Haydn, avant d’être rendue à Leopold Mozart. Mais des recherches récentes mettent en doute cette hypothèse : il est possible que cette symphonie soit en fait l’œuvre d’un religieux du Tyrol, le père Edmund Angerer, dont on a retrouvé un manuscrit original de la symphonie.
Focus sur I. Allegro
L’ensemble du mouvement est porté par la trépidation des violoncelles et contrebasses, à l’unisson, jouant des groupes de croches répétées. Les premiers et seconds violons font entendre le thème en homorythmieLes deux parties jouent en même temps les mêmes rythmes., sur des intervalles de tierces (par exemple do-mi) ou de sixtes (par exemple mi-do).
Après l’énonciation d’une première phrase musicale, les instruments insolites entrent les uns après les autres, créant certains effets : jeu d’écho entre le coucou et les violons, long trillebattement rapide et ininterrompu de deux notes voisines aux rossignol, crécelle et triangle, rappelant le gazouillis des oiseaux.
Auteur : Bruno Guilois