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Deux Rhapsodies op. 79 Johannes Brahms
Carte d’identité de l’œuvre : Deux Rhapsodies op. 79 de Johannes Brahms |
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Genre | musique pour instrument seul |
Composition | en 1879 |
Dédicataire | Mrs Elisabeth Von Herzogenberg |
Création | le 20 janvier 1880 à Krefeld (Rhénanie), au festival Brahms, par Johannes Brahms au piano |
Forme | opus constitué de deux pièces : 1. Rhapsodie en si mineur – Agitato 2. Rhapsodie en sol mineur – Molto passionato, ma non troppo allegro |
Instrumentation | piano seul |
Genèse et composition de l’œuvre
Les Deux Rhapsodies de l’opus 79, composées par Brahms à l’âge de 46 ans dans sa résidence d’été, font partie des œuvres de « maturité » du compositeur mais rappellent par leur style ses compositions des jeunes années. Ces œuvres n’ont pas les caractéristiques habituelles des rhapsodiesPièce instrumentale de caractère libre, proche de l’improvisation, utilisant des thèmes ou des effets folkloriques.. Ce titre n’est en fait pas le titre original voulu par Brahms qui préférait Klavierstücke. C’est Elisabeth von Herzogenberg, son amie compositrice à qui il a dédié ces pièces, qui lui a suggéréVous savez que je suis toujours très partisane du terme de Klavierstücke qui n’engage à rien, justement parce qu’il n’engage à rien : mais probablement cela ne conviendra pas, auquel cas le nom de Rhapsodien est le meilleur, je pense, bien que la forme clairement définie de ces deux pièces semble quelque peu en désaccord avec la conception qu’on a d’une rhapsodie.
(propos de Elisabeth von Herzogenberg à Brahms, dans François-René Tranchefort, Guide de la musique de piano et clavecin, Paris, Fayard, 2010, p. 260). de changer l’intitulé de celles-ci.
Analyse de l’œuvre
Les Deux Rhapsodies exploitent tous les registres du piano, avec une recherche expressive importante, tant par les nuances que par les variations de tempo. L’interprète doit faire ressentir la formule rythmique prédominante des deux pièces – le triolet de croches - le tout avec un jeu virtuose dans une forme ABA’.
La Rhapsodie n° 1 était à l’origine intitulée « Capriccio ». Dans la partie initiale (partie A), trois sous-parties se dégagent. La première idée, en si mineur et d’un caractère plutôt rythmique, est confrontée à une deuxième idée plus mélodique. Celle-ci est brusquement interrompue par de forts accords, annonçant le retour de la première idée. L’épisode central (partie B) présente la troisième idée de la rhapsodie. En si majeur, doux et mélancolique, ce passage contraste avec la partie précédente. La mélodie chantante jouée à la main droite de façon très legato est accompagnée par des croches à la main gauche.
La Rhapsodie n° 2, en sol mineur, est caractérisée par de nombreuses modulations. Sa partie initiale (partie A, répétée à la fin du morceau) peut être subdivisée en quatre sous-parties :
- la première expose le premier thème. Il est tourmenté, axé autour d’un accord principal égrené en noires dans le registre aigu (mais joué à la main gauche).
- la deuxième est une idée très courte et dansante.
- la troisième est plus suave et torturée.
- la quatrième se compose d’une répétition continuelle du même triolet (la-si-la) inquiétant sur des octaves à la main gauche allant vers le registre aigu dans un crescendo progressif : c’est un climax terminant la partie A.
La partie centrale (partie B) ré-exploite les thèmes avant de les développer à l’extrême.
Auteure : Marie Zalczer