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Concerto pour piano n° 1 op. 15 Ludwig van Beethoven
Carte d’identité de l’œuvre : Concerto pour piano n° 1 op. 15 de Ludwig van Beethoven |
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Genre | musique concertante : concerto |
Composition | en 1795 pour les esquisses, achèvement en 1798 (édité en 1801), à Vienne |
Dédicace | « À son altesse madame la princesse Odescalchi, née comtesse Keglevics » |
Création | le 2 avril 1800 à Vienne, par Beethoven au piano |
Forme | concerto en trois mouvements : I. Allegro con brio II. Largo III. Rondo. Allegro scherzando |
Instrumentation | piano-forte solo bois : 1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes percussions : timbales cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Contexte de composition et de création
Lorsque Beethoven se lance dans l’écriture de son Concerto n° 1 en do majeur, il enseigne le piano aux jeunes femmes de familles nobles pour gagner sa vie. C’est à l’une d’elle, Barbara de Keglevics (dite « Babette »), récemment mariée avec le prince Odescalchi, qu’il le dédie. Après plusieurs remaniements et plusieurs versions, notamment à Vienne puis à Prague, où le compositeur TomášekVáclav Tomášek, 1774-1850, compositeur tchèque avoue avoir été tellement bouleversé qu’il n’a pas pu toucher le piano pendant plusieurs jours, la première officielle a lieu le 2 avril 1800 sous les doigts de Beethoven lui-même.
L’œuvre et les caractéristiques des thèmes - avec guide d'écoute
Insatisfait de cet Opus 1515e œuvre publiée, Beethoven pressent qu’il sera plus novateur par la suite. En effet, ce concerto est encore marqué par la tradition classique, mais déjà s’en échappe par un effectif orchestral enrichi de deux clarinettes, deux trompettes et de timbales. Par ailleurs, la virtuosité déjà de mise se développe, l’affrontement entre le soliste et l’orchestre se précise.
Premier mouvement : Allegro con brio
Dans la très longue introduction jouée par l’orchestre, les cordes énoncent un 1er thème, rythmique :
- un do long suivi de trois do aigus et brefs. Ce rythme (long-bref-bref-bref) sera le fil conducteur du mouvement.
- une gamme montante en fusée (très rapide)
- quelques notes piquées.
Repris par le tutti (tout l’orchestre), le thème s’épanouit, renforcé par les trompettes et les timbales qui lui donnent un caractère brillant et triomphant.
Tout en contraste, arrive alors le second thème, délicat, sur battements discrets des violons 2.
Puis le soliste arrive, vite rattrapé par le fameux rythme du premier thème, scandé par l’orchestre.
La suite est une alternance entre les solos et le dialogue entre piano et orchestre.
À la fin du mouvement, l’orchestre se tait et cède la place au piano, c’est ce qu’on appelle la cadence. Lorsqu’elle se termine, l’orchestre reprend pour clore le mouvement avec quelques accords dans la nuance forte.
Deuxième mouvement : Largo
Ce mouvement lent, de forme libre proche du lied (forme A B A’…), est mené par une mélodie chantante où le piano domine. Le pianiste fait maintenant preuve de lyrisme alors que l’orchestre l’accompagne discrètement. La mélodie s’enrichit d’ornements (l’enrichissement de la note principale par plusieurs notes conjointes) et la clarinette (instrument à vent de la famille des bois) très présente prend parfois le relais du piano. Calme et serein, ce Largo prend vie par des signes dynamiques et nuances contrastées, particularités de l’écriture de Beethoven.
Troisième mouvement : Rondo. Allegro scherzando
Le dernier mouvement est un rondo. Le thème énoncé par le piano seul, rythmé et nerveux, revient à plusieurs reprises comme un refrain. Brillant, gai, dynamique, il l’est encore davantage lorsque le tutti s’en empare. Des parties variées s’intercalent, tour à tour dansantes, espièglesmélodiques, bondissantes de notes piquées et d’accents. Souvent à contretemps, elles déstabilisent le discours et le rendent vivant. Inlassablement, le thème du rondo réapparaît et le concerto s’achève en un tutti fortissimo dans un moment de jubilation.
Auteure : Sylvia Avrand-Margot