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Portraits de facteurs d’instruments
La famille Voboam a exercé pendant plus de quatre-vingt-dix ans à Paris, entre le début du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle, contribuant à fixer les canons de la guitare parisienne de l’époque baroque, notamment dans ses proportions et dans ses principes décoratifs.
Les peintres du XVIIIe siècle, tels Jean-Antoine Watteau (1684-1721), Jean-Marc Nattier (1685- 1766) ou encore Louis de Carmontelle (1717 -1806), ont laissé de nombreuses toiles mettant en scène ces instruments, qu’entoura, au long du Siècle des lumières, une faveur non démentie.
La guitare est en vogue à la cour et dans l’aristocratie française tout au long du XVIIe siècle. Quatre facteurs du nom de Voboam ont exercé entre 1640 et 1731. Bien que l’on découvre régulièrement des instruments portant leur signature ou réunissant leurs caractéristiques, leur catalogue raisonné dépasse à peine la trentaine d’instruments.
René Voboam (vers 1606-vers 1671), connu comme maître luthier à partir de 1631, est le fondateur de l’atelier. À cette époque, il travaille rue St-Honoré à Paris. La première guitare portant son nom est datée de 1641. À la fin de sa carrière, il travaille rue Traversière.
Deux de ses fils deviennent luthiers : Alexandre Nicolas, dit Alexandre Voboam (vers 1633-après 1691) signe ses premières guitares en 1652. Il travaille rue des Arcis, où il réside jusqu’en 1692 (date de son dernier instrument signé).
Entre 1673 et 1679, il signe ses instruments « Alexandre Voboam Le Jeune ». Onze guitares sont connues ; trois autres lui sont attribuées.
Son frère Jean Voboam (vers 1633-après 1691) travaille d’abord comme musicien. Il est mentionné pour la première fois comme maître luthier en 1680. À ce jour, sept guitares portant sa signature, datées de 1676 à 1692, sont conservées.
Jean Baptiste dit Jean Voboam (1671-après 1731), fils d’Alexandre Nicolas ou de Jean Voboam, travaille dans le « préau de la foire Saint-Germain ». Il est membre important de la guilde des facteurs d’instruments. Sept guitares et deux violes, signées et datées entre 1697 et 1730, sont connues. Son fils Jean Baptiste entre en apprentissage chez Jean Claude Goujon (facteur de clavecin actif à Paris au XVIIIe siècle) en 1740, mais le contrat est rompu l’année suivante.
Les guitares Voboam sont caractéristiques du XVIIe siècle : doubles chœurs ; fond plat ; rose étagée en parchemin ; motif ornemental nommé « pistagne », alternance de losanges d’ivoire et d’ébène disposés en frise ; chevalet orné de fleurs en ébène ou de moustaches. La forme des chevilliers et les motifs des incrustations sont propres à chaque membre de la famille.
Crédits
Graphisme de la généalogie : Marie Declerck.
Incontournable du musée
Guitare - Jean Baptiste dit Jean Voboam
La Guitare de Jean-Baptiste Voboam, instrument des collections du Musée de la Musique. La famille Voboam a exercé à Paris, contribuant à fixer les canons de la guitare parisienne de l’époque baroque.
Histoire d'instrument
La guitare classique
L’histoire de la guitare classique débute dès la fin du Moyen Âge, lorsque la famille des vihuelas se développe.
Sélection thématique
Livres, revues, dessin technique
Une sélection de documents sur l’histoire et les réalisations de la Famille Voboam consultables à la Médiathèque de la Philharmonie.