« C’est notre corps qui fait le son, notre physiologie qui fait le temps » écrivait Stockhausen pour défendre la place essentielle du corps dans la musique alors que les révolutions musicales contemporaines, de la musique concrète à la musique électronique, semblaient rendre caduc son rôle de catalyseur et de vecteur d’émotions.
A travers de nombreux extraits musicaux et documents audiovisuels, avec en prélude, des écrans vidéos et, au final, une boîte de jour invitant à la danse, cette exposition tente de rendre sensible l’implication essentielle, radicale et plurielle du corps dans la musique. Du renouveau de la musique vocale (voix du corps) initié, entre autres, par Luciano Berio aux inventions de Georges Aperghis, de l’électrisante rock attitude d’un Jimi Hendrix aux métamorphoses d’un David Bowie, des premiers happenings de John Cage et de Merce Cunningham en passant par les rapports privilégiés entre jazz et corps aux recherches mêlant intimement danse et musique de chorégraphes telles que Carolyn Carlson ou Ann Teresa de Keersmaeker, le corps s’affirme et occupe une place renouvelée.
Cette évolution témoigne tout à la fois des questionnements sur l’identité et l’altérité, l’humain et le virtuel, l’individuel et le collectif qui traversent toute la création contemporaine et d’un retour - après des siècles d’occultation - à la dimension proprement sonore, musicale et gestuelle du corps humain.