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Le thème de la danse en musique
Deux arts intimement liés
Les interactions entre la danse et la musique remontent à des temps très anciens (paléolithique) et se perpétuent encore aujourd’hui. La danse, tout comme la musique, est révélatrice, selon les différentes façons de la pratiquer, des modes de vie et des sociétés. Elle peut en effet être un art, un rituel ou un divertissement. Elle entretient des liens étroits et directs avec d’autres arts comme la musique, la peinture ou la sculpture par exemple. Elle exprime, par le biais du corps, idées, émotions ou peut raconter et illustrer une histoire. Cet art de mouvoir le corps humain est organisé en une suite de mouvements ordonnés, souvent rythmés par de la musique. Il semble en effet logique que ces deux arts, musique et danse, dialoguent si bien, puisqu’ils partagent des aspirations communes et fusionnent en plusieurs points.
Survol historique : des exemples à toutes les époques
L’Antiquité : la danse s’émancipe en développant une fonction divertissante et esthétique en parallèle avec sa fonction rituelle première.
Le Moyen Âge : il reste aujourd’hui peu de traces écrites sur le sujet, mais grâce à des chroniques ou à des illustrations dans les manuscrits, on connaît par exemple les danses suivantes : estampie, branle, basse-danse ou pavane.
La Renaissance : la danse connaît un certain essor à cette époque. Qu’elle soit populaire ou de cour, en couple ou collective, elle se développe pour plusieurs raisons, à l’instar de la musique. Les cours s’enorgueillissent d’entretenir musiciens ou danseurs, le goût pour les arts étant un gage de finesse et de santé financière, comme à la cour de Charles Quint par exemple. On peut notamment trouver l’allemande, la courante ou encore la gaillarde (qui seront organisées en « suites de danses instrumentales », non dansées, au siècle suivant). À noter également la naissance du ballet de cour au XVe siècle et les ballets des premiers opéras (Monteverdi, Caccini). Certaines danses perdurent, comme l’estampie.
Le Baroque : c’est la période du ballet de cour par excellence. On note particulièrement l’association fructueuse de Molière et Lully pour les comédies-ballets telles que Le Bourgeois gentilhomme. Dans la même veine, l’opéra-ballet se développe avec Les Indes galantes de Rameau, par exemple. En France, les pratiques sont officialisées par les Académies royales de musique et de danse. À noter que le menuet était une des danses préférées de Louis XIV !
Le XVIIIe siècle : le fameux menuet remontant à l’époque baroque se retrouve dans les symphonies de Haydn, Mozart ou Beethoven. Cependant, dans ce contexte, il n’est plus dansé. Il sera remplacé progressivement par le scherzo.
La période romantique : le ballet romantique fait son apparition (par exemple La Sylphide), mais c’est la valse viennoise avec Johann Strauss qu’on connaît le mieux, tandis qu’en Amérique du Sud (Uruguay et Argentine) naît le tango.
Le XXe siècle est ouvert et marqué par la création en 1907 des Ballets russes par Diaghilev. De nombreux compositeurs seront souvent associés à leurs créations : Moussorgski, Prokofiev, Rimski-Korsakov ou encore Stravinski pour les russes ou bien Debussy, Satie, Milhaud, Poulenc et Ravel pour les français. Après la Deuxième Guerre mondiale, se développe la danse contemporaine (sous l’impulsion notamment de Merce Cunningham) qui se place sous le signe de la performance (avec, par exemple, le danseur Vaslav Nijinski). Hors d’Europe, on trouvera toutes les danses latines (salsa, mambo, cha-cha-cha, etc.).
Des arts liés, mais autonomes
Il faut noter que la musique et la danse peuvent s’auto-suffire. Mais, lorsqu’elles se rencontrent, elles deviennent indissociables. Même si les fonctions changent au gré des époques et des lieux, leurs évolutions sont intimement liées. Enfin, sur le versant musical, il est intéressant de constater que les compositeurs s’inspirent de styles de danse pour conférer des caractères particuliers à leurs œuvres, mais qu’elles ne seront pas nécessairement dansées.
La danse et la musique peuvent également être au service d’autres arts : la capoeira brésilienne est un art martial !
Auteure : Anne Thunière