Coupleux-Givelet
M. Paul Coupleux, marchand de pianos à Tourcoing en 1891, puis accordeur dès 1900, fonde en 1904 avec ses frères Eloy et Léon, la Société Coupleux Frères. L'usine, endommagée lors de la Première Guerre mondiale, reprend ses activités en 1919 et élargit sa production à la fabrique d'orgues.
En 1927, Eloy Coupleux et Armand Givelet, ingénieur physicien, collaborent à la réalisation du "Clavier à lampes" fonctionnant sur des oscillateurs à tubes à vide. Ils présentent à Paris, lors de l'exposition de 1929, un "orgue des ondes, ce qui procure à la Société Coupleux Frères un rayonnement international. Cet orgue pouvait faire varier la hauteur des sons grâce à des inductances magnétiques et le timbre d'un instrument grâce à des combinaisons de filtres.
Le "Givelet", sorti en 1930, combine les oscillateurs à vide et le contrôle de l'attaque, de l'enveloppe, du trémolo et du timbre par carton perforé. En 1923, l'usine possède une pièce de dessiccation pouvant maintenir 4 wagons de bois à une température de 60°C. La production est de 150 pianos par mois. L'usine occupe 150 personnes en 1923.
Alexandre François Debain (1809-1877)
Est considéré comme l’un des inventeurs de l’harmonium. Il obtient le 6 novembre 1865 un brevet pour un instrument à anches libres qu’il nomme provisoirement harmonina puis harmonino (collection du Musée de la musiqueà Paris : E 2000.32.2). Cet instrument, destiné à être positionné sous un piano, vient compléter ces inventions antérieures : le piano-harmonium (E 987.7.1), vers 1844 et l’harmonicorde (E.2004.2.1), en 1851.
Ces instruments hybrides s’inscrivent dans la tradition des clavecins ou des pianos des siècles précédents. D’autres facteurs construisent de petits instruments sur le principe des anches libres comme l’harmoniflûte de Johann Christian Dietz, 1834 (E 1536), celui de Meyer-Maris en 1856 (E 994.5.1).
Laurens Hammond
Ingénieur et inventeur précoce : à l’âge de 14 ans, il conçoit le plan d’un embrayage automatique qu’il propose à Louis Renault. Il exerce la profession d’horloger au sein de sa propre firme : la Hammond Clock Company, basée à Chicago. Prospère jusque dans les années 20, la société prend de plein fouet le krach économique de 1929. Pour éviter la faillite, Laurens Hammond diversifie ses activités et se lance dans la conception d’un orgue électrique. En avril 1934, la compagnie est cependant en faillite. Elle est sauvée par le constructeur automobile Henri Ford. En mai 1935, le premier « modèle A » sort des ateliers de Chicago. Laurens Hammond passe 10 ans à corriger, améliorer le vibrato jusqu’au modèle BV, qui donne enfin à l’orgue le succès qu’il mérite.
En janvier 1955, le Hammond B3 est lancé sur le marché, accompagné par le principe d’amplification de la cabine Leslie : c’est un succès commercial international.
Georges Jenny
Ingénieur et musicien français. En 1938, étudiant en droit, lors d’un long séjour au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvay, dans l’Isère, il conçoit l’ondioline qu’il perfectionne et réalise pour la première fois en 1942. Il obtint peu de temps après la médaille d'or du concours Lépine.
Georges Jenny se lance en 1947 dans la construction artisanale de l'Ondioline et fonde sa première société "Les Ondes Georges Jenny"(société qui sera connue ensuite sous le nom de 'La Musique Electronique'). Les instruments sont construits par Georges Jenny lui-même et fournis sous forme de kit. Surmené par son activité, en 1952, Georges Jenny est frappé de poliomyélite. Il réussit à surmonter la maladie et , en 1957, enseigne aux enfants « le maniement facile de l’ondioline ».
Lev Termen (1896-1993)
Lev Sergueïevitch Termen est né en 1896 à Saint-Petersbourg où il fait de brillantes études scientifiques tout en suivant des cours de violoncelle au conservatoire. Il est remarqué par le grand physicien russe Abraham Fedorovitch Loff qui le nomme En 1919 directeur des oscillateurs hautes fréquence de l’Institut physico-technique.
C’est à partir de ses travaux sur le corps humain comme conducteur électricité qu’il découvre le principe hétérodyne qui exploite le battement de deux signaux de fréquences très élevées, inaudibles (hétérodyne), dont la différence de fréquence produit un signal audible de timbre assez riche.
Grâce à ce dispositif Termen crée un premier instrument l’étherphone qu’il présente devant Lénine en jouant l'Alouette de Mikhaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857). Séduit par le potentiel de l’instrument comme outil de propagande en faveur de l’électricité, Lenine le charge d’une mission « d’agitation et propagande ». Dès lors, Lev sillonne tout le territoire soviétique de 1927 à 1931. Il perfectionne l’etherphone qui devient le Termenvox (appelé aussi thereminvox). En 1927, lors d’une tournée européenne, il transforme son nom en « Leon Theremin ».
Son invention est reçue triomphalement lors de l’exposition internationale de Francfort. Puis il part à New York et s’y installe pendant 10 années. La Radio Corporation of America (R.C.A) commercialise le Theremin mais la fabrication est rapidement arrêtée (au bout de 200 exemplaires).
Après son retour en 1938 en Russie, il est déporté en Sibérie, travaille au goulag et est mis au secret dans des prison-laboratoires où il poursuit inlassablement ses travaux de recherche et ses inventions. De 1942 à 1967, il devient espion pour le compte du KGB. Il meurt en 1993 à l’âge de 97 ans.
Martenot
Madeleine Martenot (1887-1982), sœur de Maurice et de Ginette ; pédagogue née, fondatrice, en 1912, de l’école Martenot où seule la musique était enseignée.
Maurice Martenot (1898-1980), ingénieur et musicien. Il est également l’auteur, avec Christine Saïto, d’un livre sur la relaxation active.
Ginette Martenot (1902-1996), commence très tôt sa carrière musicale. Entrée à 16 ans, avec une dispense, au Conservatoire de Paris, elle suit les cours de contrepoint et fugue aux côtés d’Arthur Honegger. A 26 ans, elle accompagne au piano le premier concert d’Ondes Martenot de son frère à l’Opéra de Paris. En 1937, lors de l’Exposition Universelle, elle dirige un orchestre de seize Ondes, quand elle n’anime pas un stand de dessin pour de jeunes enfants. Cette double activité, ainsi que l’ensemble de la pédagogie vaut la Médaille d’or de l’Exposition aux trois Martenot.
Pendant quarante ans, Ginette circule dans les cinq continents, faisant connaître le Martenot et se consacrant à la musique contemporaine, obtenant même, en 1957, le Premier Grand Prix du Disque, avec la Suite Delphique de Jolivet. En 1995, elle est promue d’emblée Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. (Extrait du site Martenot)
Méthode Martenot
La méthode Martenot, crée par Ginette Martenot (1902-1996) en 1932 a été initialement conçue pour l'enseignement de la musique puis transposée dans d'autres domaine artistiques : « Par l’enseignement de l’art, favoriser l’épanouissement de la personne » (Ginette Martenot).
Maurice Martenot la définit ainsi : « Ici, il importe bien plus de sentir, puis de ressentir, que de comprendre. » « Parce qu'en faisant appel à l'imagination créatrice, qu'il s'agisse d'imaginer des lignes, des couleurs, des mouvements sonores ou des gestes d'expression plastique, on éveille l'une des plus enrichissantes facultés : l'une des joies les plus profondes, celle de créer. ». (Méthode Martenot, Maurice Martenot et Françoise Déhan, Magnard 1979.
Modèles Martenot
Sept modèles se succèdent, témoignant à chaque fois d’une amélioration technologique, jusqu à l’apparition du transistor. Dans les dernières décennies du XXe siècle, des développements numériques sont tentés sans recueillir de réel succès auprès des musiciens.