Altérations
Désigne le diése (#) ou le bémol (b) ajouté devant la note pour modifier (ou altérer) le son vers l’aigu (#) ou vers le grave (b)
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Désigne le diése (#) ou le bémol (b) ajouté devant la note pour modifier (ou altérer) le son vers l’aigu (#) ou vers le grave (b)
Corps sonore de l’instrument formant une cavité et supportant la table d’harmonie. C’est « l’enceinte acoustique » de l’instrument..
Il y a chromatisme lorsque les sons d’une échelle (ou gamme) musicale donnée se succèdent par demi-tons conjoints vers l’aigu (dièse = do/do dièse/ré) ou vers le grave ( bémols = sol/solbémol/fa).
Pièce posée verticalement sur le socle de la harpe et supportant la console. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, elle est évidée dans toute sa longueur pour laisser passer les tringles actionnant les pédales. Sur les harpes celtiques, la colonne est pleine.
Il y a diatonisme lorsque les sons d’une échelle (ou gamme) musicale donnée se succèdent par mouvement conjoint par ton, sans qu’il n'y ait de demi-tons successifs. (Ex. do/ré/mi).
Les éléments raccourcissant les cordes consistent en « doigts » métallique (laiton) qui se déplacent par rotation dans le plan des cordes en venant les appuyer contre un sillet. Ils préfigurent les crochets que l’on trouvera sur les harpes parisiennes du milieu du XVIIIe siècle.
Harpe dont le manche forme un angle avec la caisse de résonance.
Harpe au manche recourbé
Vers 1660, des facteurs tyroliens inventent la harpe à crochets, fixés sur la console qui, actionnés à la main, permettent de tirer la corde et de la hausser d’un demi-ton.
Originaire d’Irlande, ce type de harpe est introduit en Italie au XVIe siècle. Le célèbre savant italien Galilée (1564-1642) décrit un instrument à 58 cordes. Chaque octave compte 13 cordes : 8 notes diatoniques sur le 1er rang ; 5 notes chromatiques sur le 2ème rang.
C’est pour la « arpa doppia » que Claudio Monteverdi (1567-1643) écrit l’accompagnement d’un chœur de nymphes dans son Orfeo(1607) et l'un des rares solos connus pour cette époque.
Harpe galloise encore jouée de nos jours. Marin Mersenne (1588-1646) la décrit dans son Harmonie universelle (1648). La table d’harmonie est percée d’ouïe en forme de trèfles. La rangée du milieu correspond aux cordes chromatiques et est placée de quinconce pour faciliter le jeu.
Petits crochets en bois fixés à la base des cordes. Ils créent des sons « nasardants » appréciés à la Renaissance. Le mot « harpiste » n’apparait qu’au XVIIe siècle, au moment où disparaissent, sur la harpe, les harpions. Jusque-là on utilisait le terme « harpin », dérivé du verbe grec « harpê » signifiant « action de tirer ».
Expérimenté à partir de l’idée d’un amateur nommé M. Ruelle, dans le but de diminuer la casser des cordes en boyau, ce système permet de tendre davantage la corde au lieu de raccourcir sa longueur vibrant : lorsque le harpiste abaisse la pédale, il actionne des pièces métalliques (renvois) qui provoquent la rotation de la cheville sur elle-même et élèvent le son de la corde d’un demi-ton. Ce système est très vite abandonné au profit de l’invention de Sébastien Erard à la même époque : « la mécanique à fourchettes ».
Depuis 1873, le Musée de la musique (autrefois Musée du Conservatoire) possède dans ses collections une harpe Jean Henri Naderman datée de 1776 « dite Marie-Antoinette » (E.482).
L’aigle doré posé sous la volute rappelle les deux aigles figurant sur le blason de l’Empire Austro-hongrois. Marie-Antoinette a souvent pris cet oiseau comme emblème, ce qui explique sans doute l’attribution royale. Mais rien de tangible n'atteste que cette harpe fut « exécutée pour Marie-Antoinette » sinon l’affirmation verbale de sa donatrice, la Baronne Dornier.
Cette imprécision n’enlève toutefois rien à sa valeur esthétique et historique. L’instrument est d’ailleurs classé Monument Historique.
Mécanisme inventé par Sébastien Erard et brevetée à Paris en 1811 comprenant 7 pédales. Chaque pédale est munie de 3 crans qui permettent à l’instrumentiste, en les actionnant tour à tour avec son pied, de jouer soit la note naturelle (par exemple ré), soit le demi-ton au-dessus (ré dièse) ou le demi- ton au-dessous (ré bémol).Ce système permet à l’instrumentiste de jouer toutes les notes de la gamme chromatique sans s’arrêter de jouer des deux mains.
Sébastien Erard met au point une mécanique fondée sur des « fourchettes » (brevet en 1794), pour raccourcir la longueur vibrante de la corde et élever le son d’un demi-ton : chaque corde passe entre deux ergots de métal fixés sur un disque. L’action d’une pédale fait pivoter le disque et les ergots viennent bloquer la corde, ainsi raccourcie de la valeur d’un demi-ton.
Cette géniale invention, par sa simplicité et son efficacité, rend caduc tous les autres systèmes imaginés par son concurrent Georges Cousineau (mécanique à béquilles, 1782, mécanique à chevilles tournantes, 1799).
Elle est encore améliorée quelques années plus tard par l’adjonction du double mouvement dont Erard dépose le brevet en 1811 : désormais, le harpiste peut jouer 27 gammes différentes, la harpe est devenue véritablement chromatique.
En harmonie tonale, passage d’une tonalité à une autre.
Ouverture, sur la caisse de résonance qui laisse sortir le son tout en filtrant un peu. Sur la célèbre harpe Jean Henri Naderman "dite de Marie-Antoinette", 1776, du Musée de la musique à Paris, E.482, les six ouïes en rosaces à six trous sont dissimulées dans les peintures florales de la table d'harmonie.
De gauche à droite, elles correspondent aux notes ré, do, si, mi, fa, sol, la. 3 pédales sont réservées au pied gauche, les 4 autres au pied droit.
Dans une composition musicale, superposition de lignes mélodiques d'égal intérêt, chantées ou jouées simultanément.
D’origine espagnole, elle désigne une œuvre instrumentale ou chantée, souvent populaire, dont la mélodie simple est propre à attendrir l’auditeur. Elle est en vogue surtout en France au XVIIe siècle jusqu’au XIXe siècle et prend le sens général de « chanson sentimentales
Système similaire à celui du clavecin, matérialisé sur la table d’harmonie par un double galon de coton et une cordelette en soie, fixés de part et d’autre du chevalet et qui actionnent et soutiennent les « étouffoirs » en buffle. Krumpholtz présente son innovation technique en janvier 1787 à l’Académie des Sciences. Il donne à l’instrumentiste la possibilité de contrôler la durée des sons.
Partie supérieure de la caisse de résonance, en bois résineux (épicéa ou sapin), sur laquelle les cordes sont tendues. Elle amplifie par ses propres vibrations celles des cordes.
L’effet vibrato consiste à faire onduler le son de l’instrument. Sur la harpe, ce sont les volets qui produisent cet effet.
L’ouverture des volets pendant le jeu provoque chez l’auditeur le sentiment d’une plus grande intensité de son et si le musicien multiplie les enfoncements de la pédale, il se produit un effet de vibrato. Cette innovation sera reprise par d’autres facteurs de harpes, notamment Erard, dont les instruments seront pourvus du système de volets tout au long du XIXe siècle.
Société cofondée en 1972 par Joël Garnier (1940-2000), inventeur passionné. A l’origine, elle se consacre à la fabrication et au négoce d’instruments folkloriques.
Au début des années 1980, la société s'oriente vers la fabrication de harpes et s’impose comme facteur de harpes celtiques. En cinq ans, les harpes Camac supplantent en France les harpes japonaises jusqu’alors leader sur le marché. C’est avec la création de la "Harpe à Mémoire", harpe pilotée par ordinateur, que Camac s’impose comme facteur de harpe à pédales.
En 1985 est créée la société CAMAC PRODUCTION qui se consacre exclusivement à la fabrication d’une gamme de harpes de concert traditionnelles.
Georges Cousineau, dit « Cousineau père » (1733-1800) Luthier et éditeur français, Georges Cousineau fait son apprentissage à Paris en 1750, chez le luthier François Lejeune, rue de la Juiverie, « A la harpe royale ». Il obtient son brevet de maîtrise en 1758 et s’installe rue Bourg en Brie, paroisse Saint Séverin où il vend des instruments à cordes, des partitions. Très curieux, il s’intéresse à toutes sortes de nouveautés, notamment à l’harmonica. En 1773, il déménage rue des Poulies, à St Germain d’Auxerrois et se spécialise dans la fabrication des harpes à simple mouvements à crochets, puis à partir de 1780, des harpes à béquilles. En 1781, il devient « marchand-luthier de la reine » (Marie-Antoinette), puis son « luthier ordinaire », vers 1783. Il s’associe son fils dès 1784, dans l’atelier Cousineau père et fils.
Jacques Georges Cousineau, dit « Cousineau fils » (1760-1824) Fils de Georges, Jacques est associé à l’atelier familial et s’occupe du commerce et de la fabrication des harpes avec son père. Il poursuit très tôt une carrière de musicien à l’Opéra, de 1776 à 1811, et entre comme soliste au Concert Spirituel en 1781. En 1782, Il fabrique des harpes à quatorze pédales. Entre 1804 et 1809, il est le maître de harpe de Joséphine de Beauharnais et lui fabrique une harpe à chevilles tournantes. Après le décès de sa première épouse, Adélaïde Bourguignon, il épouse la fille de l’organiste titulaire de Notre dame de Paris, Amélie Louise Séjan. Il compose des sonates pour harpes, des airs varié et, vers 1805, une Méthode pour harpe.
Né à Donauwöth, ville située en Bavière, Jacob Hochbrucker appartient à une célèbre famille de facteurs d’Allemagne du Sud, à l’origine de l’apparition de la harpe à pédales au début du XVIIIe siècle. Leurs travaux aboutissent à l’invention d’un système de « mécanique à crochets », couplant des sillets mobiles destinés à raccourcir les cordes d’une distance correspondant à un demi-ton, avec des pédales actionnées aux pieds. Cette première invention de harpe à pédales, dite « semi chromatique », sera perfectionnée par la firme Erard au début du XIXe siècle et donnera naissance à la harpe « moderne » (harpe à double mouvement).
Son fils, Christian Hochbruker (1733-1812), harpiste virtuose, il est l’un des premiers compositeurs pour harpe à simple mouvement. Il joue ses propres œuvres au Concert Spirituel. Il est maître de harpe, notamment auprès de Jean Baptiste Krumpholtz (1747-1790) et de la reine Marie-Antoinette de 1781 à 1792.
Un des harpistes les plus doués et les plus estimés de sa génération, Krumpholtz est également célébré pour ses talents de pédagogue. Il travaille la composition, en particulier sous la direction de Joseph Haydn lors de son engagement dans l’orchestre de la cour du Prince Nicolas à Estheraz. Comme il se décrit lui-même : « …j’ai eu pour coopérateurs Mrs Püchel, Haydn et Rigel l’aîné…j’ai meublé ma tête en Allemagne, et formé mon goût en France ».
Installé à Paris en février 1777, il se fait entendre dans divers salons, notamment au Concert spirituel, seul, ou en compagnies d’élèves. L’une d’entre elles, Anne-Marie Steckler, devient son épouse. Il est possible que la fuite de sa femme avec le pianiste Dussek à Londres en 1788 soit à l’origine du suicide de Krumpholtz qui se jette dans la Seine en 1790.
Issu d’une famille de financiers, musicien jouant de la vielle et de la guitare, ce fermier général attire l’élite intellectuelle parisienne rue Neuve-Petits-Champs, puis rue de Richelieu et dans sa résidence champêtre de Passy dans les années 1730, lors de petits concerts variés et réputés. Ami de Rameau, La Pouplinière lui confie la direction de son orchestre.
Il épouse en 1734 Thérèse Deshayes, élève de clavecin de Rameau. La Pouplinière introduit dans son salon Johann Stamitz (1717-1757) qui fait entendre le nouveau style symphonique de l’école de Mannheim. Ce dernier prend la succession de Rameau en 1754. Séparé de Thérèse en 1748, il épouse la harpiste Jeanne Thérèse Goermans, dite Madame de Saint Aubin.
Luthier renommé pour ses harpes, ses violons et surtout pour ses vieilles (il a été surnommé « le Stradivari » de la vieille). En 1734, son atelier de la rue Montmartre, paroisse Saint Eustache, porte l’enseigne « A la Vieille royale ». En 1742, il devient juré de sa corporation. Son fils Alexandre Victor lui succède vers 1770. En 1779, il est nommé doyen de sa communauté et luthier des enfants de France.
Comme son frère Pierre, il est renommé pour ses harpes à pédales, ses vielles organisées et autres instruments à cordes (violons, altos). En 1443, il obtient son brevet de maître et en 1750, s’installe rue Croix des Petits Champs, paroisse Saint Eustache. En 1759, il est nommé juré comptable de la corporation.
Grande entreprise américaine de vente et de fabrication d’instruments. A la fin du XIXe siècle, les harpes européennes sont importées aux Etats-Unis chez Lyon-Healy. Mais la mauvaise qualité du bois dont elles sont faites ne permet pas de les conserver durablement. Pour pallier ce défaut, l’entreprise décide de fabriquer ses propres harpes en améliorant le modèle européen. C’est ainsi qu’apparaissent différents styles de harpes.
Un des facteurs parisiens de harpe les plus renommés : de nombreux aristocrates comptent parmi sa clientèle et ses instruments, souvent richement sculptés et dorés, atteignent des prix forts élevés.
Après avoir reçu le titre de « Luthier de Madame la Dauphine » en 1772, il se prévaut de celui de « Luthier ordinaire de la Reine » dès 1774. Il est fort vraisemblable que la reine Marie-Antoinette, qui appréciait et jouait l’instrument, ait eu dans sa collection une ou plusieurs harpes de ce facteur.
Reconnu par la profession, il est maître-juré de la corporation des facteurs d’instruments de 1773 à 1775. A l’exception d’un système de sourdine et d’un jeu d’harmoniques, qu’il met au point sous la houlette du harpiste Jean Baptiste Krumpholtz (1747-1790), il ne semble pas qu’il ait apporté, de sa propre initiative, de notables innovations à un modèle de harpe alors très répandu que l’on nomme aujourd’hui harpe à crochets et qui constitue l’essentiel de sa production conservée à ce jour.
Fils aîné de Jean Henri, élève de Jean Baptiste Krumpholtz, harpiste virtuose, il occupe le poste de harpiste de la Chapelle royale de 1813 à 1830. De 1825 à 1835, il est le premier professeur de harpe au Conservatoire de Paris et refuse d’enseigner la harpe à double mouvement, inventée par le concurrent de l’entreprise familiale, Sébastien Erard.
Facteurs de harpe à crochets à Paris, mais aussi d’instruments à archet (violons, altos, violoncelles), de guitares, cistres. Renault, originaire de lorraine, s’établit à Paris vers 1765 et fonde l’atelier « A la renommée » en association avec Chatelain, au 21 rue de la Bracque.
Issu d’une famille de luthier, Victor Salvi est d’abord un harpiste au sein de l’orchestre philharmonique de New York et de l’orchestre symphonique NBC (National Broadcasting Company) sous la direction du grand chef Arturo Toscanini. Il décide de s’intéresser à la facture de la harpe et de remédier aux inconvénients majeurs de l’instrument en changeant la méthode de fabrication.
En 1955 est assemblée la première harpe Salvi, qui sert de prototype à une série : l’instrument est plus fiable, son accord plus juste, ces composants de haute qualité (bois et ébénisterie du Nord de l’Italie ; mécanique suisse dans les années 50 puis faite sur ordinateur). Ce type de harpe remporte un grand succès.