Depuis des millénaires, le dragon occupe une place centrale au sein de la civilisation chinoise. Le thème du dragon, avec celui du taotie, rend apparente l’étonnante continuité de la culture chinoise. Ce puissant symbole animalier apparaît de façon récurrente dans l’art campanaire - ou art des cloches - dès le néolithique (environ 6000-1900 avant J.-C.), reste très présent pendant la période des Royaumes Combattants (475-221 avant J.C) et continue aujourd’hui encore d’être considéré comme un ciment sociétal.
Particulièrement prestigieux, cet art bénéficie de l’exceptionnelle maîtrise des artisans chinois dans la métallurgie du bronze et s’inscrit musicalement dans une constante recherche harmonique.
La tombe du marquis Yi de Zeng a fait, à cet égard, figure de découverte majeure, le salon de musique de la tombe contenant cent vingt-quatre instruments de musique dont le fameux carillon de cloches bianzhong.
À la fois instrument cultuel, culturel et social, les cloches participent aux rites funéraires et aux croyances dans l’au-delà, et, jouent un rôle funéraire lorsqu’elles sont non jouées. À travers la typologie des cloches, qu’elles soient fanzhong (aux sons harmonieux), dril-bu (tibétaines), ou de carillon, l’exposition se place au cœur de maints aspects de la civilisation chinoise et de ses traditions musicales et religieuses.