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Conférence enregistrée
Portraits des XXe et XXIe siècles : Pierre Boulez
1h 8 min 24 sec
- François Nicolas, conférencier
Programme
- Edition
- Paris Cité de la musique, 2018
- Note(s)
- Archivé à la Cité de la musique
- Note(s)
- Présentation de François Nicolas : "Pierre Boulez, la liberté d'une discipline. A bien regarder, depuis que son achèvement nous permet de le récapituler, le parcours de Pierre Boulez (comme working musician et musicien pensif) frappe par l'alliance, soutenue à très vaste échelle (70 ans de 1948 à 2016), d'une grande fermeté et d'une souplesse permanente dans les choix orientant son travail musical. Je voudrais, à rebours des opinions convenues alternant caricatures opposées de ses positions (dogmatisme sériel / opportunisme institutionnel), dégager la profonde unité de sa vie de musicien autour de son véritable fil conducteur : pour que la musique moderne devienne réellement cette musique classique contemporaine qu+elle a toujours ambitionnée, il faut, contre un romantisme qui l'égare dans un psychologisme des affects, mettre en oeuvre une extension du langage musical apte à dialectiser une formalisation syntaxique par l+écriture (à quoi se mesure la construction sérielle qui caractérisera le début de son oeuvre) et une interprétation sémantique par la perception (à quoi se mesure le développement thématique qui caractérisera la fin de son oeuvre). Pour illustrer la manière dont ce fil rouge a pu tisser l'intégralité de son oeuvre, je circulerai librement entre ses opus musicaux et ses écrits (théoriques, critiques et esthétiques), périodisant cet ensemble à la lumière des trois grandes décisions qui l'ont successivement réorienté : décision de 1952 (composition sérielle), décision de 1963 (ressourcement musical dans les tâches de chef d+orchestre) et décision de 1976 (élargissement de la composition par la création de l+Ircam, et de l+intellectualité par les cours au Collège de France) pour mieux en faire ressortir ce point remarquable : Boulez s'est toujours tenu dans la ferme et souple discipline des conséquences que la fidélité créatrice à ses trois décisions lui dictait, éprouvant ainsi cette liberté exigeante que Rousseau caractérisait comme "obéissance à la loi qu'on s'est prescrite"."
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