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Six Duos op. 63 Felix Mendelssohn-Bartholdy
Carte d’identité de l’œuvre : Six Duos op. 63 de Felix Mendelssohn-Bartholdy |
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Genre | musique vocale : lied |
Texte | poèmes de Heinrich Heine, August Heinrich Hoffmann von Fallersleben, Joseph von Eichendorff, Ernst August Friedrich Klingemann, Robert Burns |
Composition | entre 1836 et 1844 |
Forme | cycle de six lieder : 1. Ich wollt’ meine Lieb’ (Heine) 2. Abschiedslied der Zugvögel (Hoffmann von Fallersleben) 3. Gruss (Eichendorff) 4. Herbstlied (Klingemann) 5. Volkslied (Burns) 6. Maiglöckchen und die Blümelein (Hoffmann von Fallersleben) |
Instrumentation | deux voix et piano |
Un lied
Le lied, genre propre à la musique allemande, est initialement un chant pour voix et piano sur un poème allemand. Les plus grands compositeurs de lieder (pluriel de lied) sont Franz Schubert, Robert Schumann ou Johannes Brahms. Chez Mendelssohn, les lieder conservent des formes simples, souvent strophiques : le lied suit la forme du poème et à chaque strophe correspond la même musique.
Focus sur Herbstlied
Un duo vocal, un trio de musiciens
Les lieder à deux voix sont plus rares. Mendelssohn en compose treize contre une centaine de lieder à une voix. Écrits avec une grande habilité, les voix y sont valorisées et soutenues par la partie de piano qui, en plus de son rôle d’accompagnement, illustre musicalement le sentiment général du texte. Les voix s’associent sur la première strophe, se répondent sur la deuxième avant de se rejoindre, enrichissant le texte et la musique des jeux de sonorités et de dynamiques offertes par l’association de deux voix distinctes.
À l’origine, une Romance sans paroles
Mendelssohn avait la conviction que la musique pouvait décrire les sentiments de manière plus universelle que les mots. Pas moins de huit cahiers de Romances sans paroles, véritables lieder pour piano seul, ont été publiés. Ce genre musical suscita des tentatives d’adjonction de paroles plus ou moins heureuses. Mais l’une d’entre elle réussit, celle d’un ami du compositeur, Karl Klingemann, qui parvint avec la collaboration de Mendelssohn lui-même, à transformer la pièce pour piano en duo vocal.
Le texte
Ach, wie so bald verhallet der Reigen,
Wandelt sich Frühling in Winterzeit
Ach, wie so bald in trauerndes Schweigen
Wandelt sich alle der Fröhlichkeit !
Bald sind die letzten Klänge verflogen !
Bald sind die letzten Sänger gezogen !
Bald ist das letzte Grün dahin !
Alle sie wollen heimwärts ziehn !
Ach, wie so bald verhallet der Reigen,
Wandelt sich Lust in sehnendes Leid.
Wart ihr ein Traum, ihr Liebesgedanken?
Süß wie der Lenz und schnell verweht ?
Eines, nur eines will nimmer wanken :
Es ist das Sehnen, das nimmer vergeht.
Ach, wie so bald verhallet der Reigen !
Ach, wie so bald in trauerndes Schweigen
Wandelt sich alle die Fröhlichkeit !
Ah, comme la ronde finit tôt,
Le printemps se change en hiver !
Ah, que si tôt en des silences affligés
Tous ces bonheurs se changent !
Déjà les derniers sons s’évanouissent tôt,
Déjà les chants des oiseaux se taisent !
Déjà les derniers feuillages fadissent !
Ils veulent tous rentrer chez eux !
Ah, comme la ronde finit tôt,
La joie se change en un chagrin nostalgique.
Étiez-vous un rêve, pensées d’amour ?
Comme le printemps, douces et éphémères ?
Une chose, seulement une, ne sera jamais ébranlée :
C’est la nostalgie qui ne s’efface jamais.
Ah, comme la ronde finit tôt,
Ah, que si tôt en des silences affligés
Tous ces bonheurs se changent.
Auteure : Aurélie Loyer