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Raymond ou Le Secret de la reine Ambroise Thomas
Carte d’identité de l’œuvre : Raymond ou le Secret de la reine de Ambroise Thomas |
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Genre | opéra |
Librettistes | Adolphe de Leuven et Joseph-Bernard Rosier |
Langue du livret | français |
Composition | en 1851 |
Création | le 5 juin 1851 à l’Opéra Comique, à Paris |
Forme | opéra en 3 actes |
Instrumentation | bois : 1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones percussions : timbales, cymbales, grosse caisse, triangle, tambour cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
La source d’inspiration
Créé en 1851 à Paris, à l’Opéra Comique, Raymond ou le Secret de la reine est un opéra historique qui se déroule en 1658 et raconte l’histoire de l’homme au masque de fer, ce mystérieux personnage emprisonné par Louis XIV et dont l’identité devait rester secrète à tout jamais. Ambroise Thomas exploite une idée souvent évoquée à l’époque romantique en choisissant de composer un opéra-comique sur le thème du prisonnier. Non seulement l’histoire du masque de fer a intéressé Alexandre Dumascélébrissime auteur des Trois Mousquetaires dans son roman Le Vicomte de Bragelonne, mais le prisonnier et le bagnard sont des personnages essentiels du romantisme français : HugoJean Valjean dans Les Misérables, BalzacVautrin dans Le Père Goriot et Splendeurs et misères des courtisanes, DumasEdmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo ou StendhalFabrice del Dongo dans La Chartreuse de Parme en ont laissé des figures inoubliables.
L’Ouverture
Cependant, il ne faut pas chercher dans l’Ouverture de Raymond un climat sombre, sinistre et tourmenté, comme les personnages de Balzac ou de Victor Hugo. C’est avant tout un morceau brillant, typique des ouvertures des opéras romantiques. En effet, l’auditeur peut se laisser facilement entraîner par les thèmes lyriques ou vigoureusement dessinés de cette page symphonique, qui montre le goût du public français pour une musique dramatique efficace et spectaculaire. Ambroise Thomas, grâce à son talent d’orchestrateur, livre la pièce qui convient aux spectateurs français du milieu du XIXe siècle.
Déroulé de la pièce
L’Ouverture se déroule en trois temps bien distincts. La première partieAllegro en si bémol majeur débute par une introduction en fanfare où l’on peut entendre tout l’orchestre énoncer un thème aux accents héroïquesLa présence des cuivres et des percussions donne à ce passage une couleur éclatante.. Une fois l’attention de l’auditeur captée par cette introduction, une brève transition, qui s’achève sur une longue phrase en suspens aux violoncelles, amène un second moment de caractère différentAndantino en ré mineur : sur les pizzicatos des cordes graves et des seconds violons, les premiers violons énoncent un thème délicat auquel répond une longue mélopée du hautbois. Loin des accents conquérants de l’introduction, cet andantino tout en nuances et en demi-teintes est réservé aux cordes et aux bois, et se développe dans une atmosphère doucement mélancolique, avant de s’éclairer dans les dernières mesuresen ré majeur. Une nouvelle transition conduit à la dernière partie qui retrouve le caractère brillant du début. Deux thèmes contrastés y sont tour à tour exposés : une marche entraînante, bien rythmée, qui gagne peu à peu tout l’orchestre et touche l’auditeur par sa vigueur ; une longue phrase lyrique confiée aux bois et aux violons. Enfin, c’est le bouquet final : tout l’orchestre, soutenu par des percussions très présentestriangle, timbales, grosse caisse, reprend le thème de marche, avant de conclure très brillamment.
Auteur : Christophe Corbier