Michele Hendricks (1953-)
Premiers pas dans la sphère familiale
Née en 1953, Michele Hendricks a grandi auprès d’un père, Jon Hendricks, véritable « fou chantant », reconnu comme l’un des maîtres du scat, parolier des plus grands jazzmen modernes dont il était l’ami. Baignant dans la musique depuis toujours, la chanteuse a marché dans les pas de son géniteur dès l’enfance. Commençant à chanter à l’âge de huit ans, elle monte rapidement sur les planches au gré des concerts de son père qu’il lui arrive de suivre sur la route, et effectue dès l’adolescence des tournées en Europe auprès de lui jusqu’à la fin de ses études de danse et de théâtre à Londres au Gradison College. Ayant achevé une formation musicale à San Francisco, elle se rend à New York où elle a l’occasion de chanter aux côtés de Buddy Rich (1971) et Stan Getz. C’est cependant dans le giron familial que sa carrière trouve son impulsion : de 1972 à 1978, elle est à l’affiche à San Francisco du spectacle Evolution of the Blues conçu par son père puis intègre le groupe vocal Hendricks & Company que celui-ci forme en 1980 avec son épouse Judith, son fils Eric et sa fille, et qui accueille, entre autres collaborateurs, Bobby McFerrin. L’album Love (1981) dont Michele Hendricks signe une partie des arrangements, compte parmi les réussites de ce groupe qui s’inscrit dans la descendance du fameux Lambert, Hendricks & Ross fondé en 1957 par son père.
Sur les traces des grandes chanteuses de jazz
Après avoir décidé de voler de ses propres ailes, elle entreprend une carrière qui la distingue comme une talentueuse chanteuse dans la tradition des grandes scateuses que furent Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan, ayant le sens du spectacle, à l’aise dans le registre bop et sur les standards mais aussi sur ses propres compositions. Son premier album réalisé en 1987 accueille deux saxophonistes, Stan Getz et Ralph Moore. Suivent Keepin’ Me Satisfied avec Claudio Roditi, Slide Hampton et David Newman (1988) et Me and My Shadow (1990) qui la fait entendre en trio sans piano.
Après plusieurs années de tournées internationales, Michele Hendricks s’est installée en France où elle se partage entre l’enseignement du jazz vocal et les concerts qu’elle continue de donner dans les festivals de par le monde. Avec ses confrères féminines Jay Clayton, Urszula Dudziak et Norma Winstone, elle participe à un vocal summit au festival de Willisau qui sera publié sous le titre de « Conference of the Birds ». Elle fait également partie de Cantabile in Jazz, groupe vocal formé par le chanteur polonais Marek Balata aux côtés de Judy Niemack et Urszula Dudziak. En 1998, elle a interprété des œuvres sacrées de Duke Ellington avec le Big Band de Lausanne. Enregistré en compagnie de Tommy Flanagan, l’album A Little Bit of Ella est l’occasion d’énièmes retrouvailles avec ce père auquel elle doit tant et dont elle sait se montrer la digne héritière.
Auteur : Vincent Bessières
(mise à jour : août 2005)