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Siegfried-Idyll Richard Wagner
Carte d’identité de l’œuvre : Siegfried-Idyll de Richard Wagner |
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Genre | musique symphonique (d’après des extraits de l’opéra Siegfried) |
Composition | en 1870 à Tribschen, en Suisse |
Création | le 25 décembre 1870 à Tribschen, pour l’anniversaire de la femme de Wagner, Cosima |
Forme | œuvre en un seul mouvement |
Instrumentation | 13 instrumentistes : 1 flûte, 1 hautbois, 2 clarinettes, 1 basson, 2 cors, 1 trompette, 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse |
Contexte de composition et de création
Richard Wagner a déclaré avoir composé Siegfried-Idyll dans une ambiance de sérénité et de bonheur vécu par sa famille pendant une année que le compositeur lui-même évoquait comme la plus heureuse de sa vie. En effet, le 6 juin 1869, Wagner est devenu père pour la troisième fois et baptise son fils Siegfried. Par ailleurs, le 25 août 1870, dans l’église protestante de Lucerne, il a enfin épousé Cosima, la fille du pianiste et compositeur Franz Liszt.
Wagner compose Siegfried-Idyll dans sa maison de Tribschen, près du lac de Lucerne en Suisse, où il habite alors avec Cosima et les deux enfants qu’elle a eu d’un précédent mariage. L’œuvre est destinée à constituer une surprise pour Cosima à l’occasion de son anniversaire, le 25 décembre 1870.
Le secret a donc été bien gardé, les préparatifs organisés entre amis et arrangés dans le plus grand mystère. Un orchestre de 15 instrumentistes est formé de quelques intimes et de musiciens de l’orchestre de Zurich. Le nombre de musiciens est établi en fonction du lieu de l’exécution, c’est-à-dire l’escalier de la maison de Tribschen, menant à la chambre de Cosima.
Dans la matinée du 25 décembre 1870, les musiciens s’introduisent silencieusement dans la maison, installant leurs pupitres dans l’escalier. Cosima dort encore. À sept heures, l’orchestre commence à jouer…
Déroulé de l’œuvre et caractéristiques des thèmes
Siegfried-Idyll se présente comme un canevas de différents thèmes majoritairement empruntés à un précédent opéra de Wagner, Siegfried troisième volet de sa Tétralogie « Der Ring des Nibelungen ». Les deux thèmes principaux de Siegfried-Idyll sont :
- Le thème initial de la Paix, dit aussi thème de l’Immortelle bien-aimée, il pourrait évoquer l’apaisement dans la vie privée de Wagner et de sa famille ;
- Le thème représentant le personnage de Siegfried.
D’autres thèmes sont également tirés de l’opéra Siegfried : le leitmotiv du Sommeil, celui de la Résolution d’aimer, ainsi que plusieurs des leitmotivs du Chant de l’oiseau.
La structure de l’œuvre est assez complexe, sans doute à cause du nombre important de thèmes. Il existe une sorte de compatibilité entre les thèmes, avec lesquels on peut jouer en les superposant ou en les mélangeant.
Le thème initial, dit de « la Paix » (ou de « l’Immortelle bien-aimée »), débute par un élan ascendant ; il est joué à plusieurs reprises par les cordes seules. Puis, le thème du Sommeil, amené par la flûte et reconnaissable à sa courbe descendante, vient s’y greffer : les deux évoluent alors simultanément. Dans cette évocation du sommeil, flûte, hautbois et clarinette se relaient.
Plus tard, le hautbois, légèrement et gracieusement soutenu par les cordes, murmure un thème nouveau, celui de la Berceuse.
La partie centrale de l’œuvre amène le thème de Siegfried. D’abord entendu à la clarinette, il prolifère et passe d’instrument en instrument avant que s’y mêle le thème initial, celui de la Paix. Peu à peu, le thème de Siegfried devient triomphal et conquérant.
Pour conclure, les différents thèmes réapparaissent successivement et parfois en se superposant les uns les autres.
Auteurs : Marinka Gencheva, Rita Relli, Paulin Laubier et Matthieu Denon