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Symphonie n° 8 Ludwig van Beethoven
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie n° 8 de Ludwig van Beethoven |
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Genre | musique symphonique |
Composition | été 1812 pour l’essentiel (achevée en octobre 1812), principalement à Teplitz puis à Linz |
Création | le 27 février 1814 à la Grosser Redoutensaal (salle des redoutes) de la Hofburg à Vienne |
Forme | symphonie en quatre mouvements : I. Allegro vivace e con brio II. Allegretto scherzando III. Tempo di minuetto IV. Allegro vivace |
Instrumentation | bois : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes percussions : timbales cordes : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Contexte de composition et de création
Dans une lettre adressée à ses éditeurs Breitkopf et Härtel datant de mai 1812, Beethoven fait part de ses projets de composition : J’écris trois nouvelles symphonies, dont l’une est déjà terminée.
La symphonie achevée en question est la Symphonie n° 7, dont le manuscrit porte effectivement la date du 13 mai 1812. La Symphonie n° 8 suit de très près, puisque Beethoven la compose principalement au cours de l’été suivant. Il est alors en cure à TeplitzTeplitz est une petite ville d’eaux de Bohême située à environ 80 km au nord-ouest de Prague., où il côtoie Amalie Sebald. La correspondance qu’il entretient avec la cantatrice berlinoise participe à égayer son séjour, et il est fort probable que l’aimable compagnie de la dame ne soit pas pour rien dans l’atmosphère joyeuse de sa dernière composition.
La Symphonie n° 8 est créée le 27 février 1814 à la Grosser Redoutensaal (salle des redoutes) de la Hofburg à Vienne. Le succès est mitigé, le public préférant les deux autres œuvres symphoniques au programme (déjà créées en décembre 1813) : la Symphonie n° 7 et La Victoire de Wellington.
Déroulé de l’œuvre
Après la Symphonie n° 1, la Symphonie n° 8 est la symphonie la plus courteElle est parfois surnommée la « petite symphonie », par opposition à la « grande symphonie », la Symphonie n° 7, composée quelques mois plus tôt. de Beethoven. Par sa forme et son atmosphère, cette symphonie renoue avec un style plus classique proche de Haydn et Mozart, tout en conservant certaines caractéristiques originales propres à l’écriture de Beethoven.
I. Allegro
De forme sonateLa forme sonate se divise en plusieurs parties : une exposition qui oppose en général deux thèmes contrastés, le développement de ces thèmes, puis leur réexposition., ce mouvement commence immédiatement avec l’exposition du premier thème, sans la moindre introduction, ce qui est inhabituel pour un premier mouvement de symphonie chez Beethoven. Ce premier thème, très rythmique, éclatant et joué fort par tout l’orchestre, contraste avec le second thème plus doux aux violons et aux bois. Suivent le développement et la réexposition des deux thèmes, avant la codapartie conclusive de fin.
II. Allegretto scherzando
L’une des particularités de cette symphonie est qu’elle ne possède aucun mouvement lent, habituellement situé en deuxième position. Ici, le deuxième mouvement est rapide et légerLe terme scherzando signifie « en badinant ».. Très court, il conserve néanmoins une forme sonate, dont le premier thème est issu d’un canon composé par Beethoven en 1812 en l’honneur de son ami Johann Nepomuk Mälzel, l’inventeur du métronome. Ce métronome est d’ailleurs figuré à travers l’écriture des bois et des cors qui jouent des notes répétées, aussi imperturbables que le tic-tac du nouvel instrument de Mälzel. Le second thème, même s’il est un peu plus lyrique, ne se sépare pas de ce battement régulier.
III. Tempo di minuetto
Le menuetLa forme menuet est une forme en trois parties : menuet - trio - menuet da capo. est la forme privilégiée du troisième mouvement dans les symphonies classiques telles que celles de Haydn et Mozart. Dès sa première symphonie, Beethoven délaisse quelque peu cette forme au profit du scherzo, de tempo plus rapide. Pourtant, dans sa Symphonie n° 8, il choisit de revenir à cette forme classique du menuet, par ailleurs le seul véritable menuetLe troisième mouvement de sa Symphonie n° 1 s’appelle encore Menuetto mais c’est en réalité déjà un scherzo, de tempo rapide. de toutes ses symphonies. Le thème du menuet est une mélodie dansante dont les temps sont fortement accentués, ce qui lui confère un caractère rustique, tandis que dans le trio, les cors dialoguent avec les clarinettes sur un accompagnement délicat des cordes et bassons.
IV. Allegro vivace
À nouveau de forme sonate, le final de cette symphonie oppose deux thèmes très différents, dans un tempo vif qui multiplie les contrastes de nuances. Le premier thème, très rythmique, est d’abord énoncé pianissimo avant de nous entraîner dans une grande cavalcade endiablée et jouée fortissimo par tout l’orchestre. Le second thème, plus lyrique et dans une nuance piano, surprend en arrivant soudainement sans aucune transition à la suite du premier. Après le développement centrale et la réexposition des deux thèmes, le développement terminal est exceptionnellement long, puisqu’il constitute avec la coda la moitié du mouvement !
Auteure : Floriane Goubault