Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E.985.14.1
- Facteur :
- Selmer
- Lieu de fabrication :
- Paris, France
- Date de fabrication :
- 1954
Inventé en 1947 par Constant Martin, l’un des plus brillants inventeurs français dans le domaine des orgues électroniques, cet instrument a connu un succès mondial. Le modèle original est commercialisé en 1954 par Selmer France, puis repris à travers le monde en licence par les firmes Selmer de Londres, la Gibson company à Kalamazoo dans le Michigan, la Jörgensen Electronic de Düsseldorf.
L’invention d’un ingénieur
Ingénieur, inventeur et expert en orgues électroniques, Constant Martin (1910-1995) commence ses recherches en 1932. Elles culmineront en 1943 avec l’invention de son premier orgue électronique. En 1936, en collaboration avec le fabriquant d’harmonium P. Petitqueux, il développe le Mutatone, un harmonium électroacoustique. En 1937, il produit un carillon électrique. Après la deuxième guerre mondiale il continue ses recherches et produit en 1947 son instrument le plus célèbre, le clavioline.
Recherches de combinaisons sonores
Le clavioline est conçu pour venir se fixer sous un clavier de piano ou d’orgue afin que l’instrumentiste puisse combiner sons acoustiques de piano et sons électroniques de cordes, de cuivres. Ce principe d’adjonction d’un instrument mélodique à un piano correspond à un besoin chez les claviéristes (tant facteurs qu’instrumentistes) de créer plusieurs sons à partir d’un clavier. Constant Martin, tout comme Georges Jenny pour son ondioline et sa pianoline ou la firme Hammond pour le solovox s’inscrivent dans la continuité des inventions des siècles précédents et notamment de l’harmonico d’Alexandre François Debain.
Vue de l'instrument
L'instrument du Musée de la musique
Description
Le clavioline est un instrument électronique monodique portable, constitué d’un générateur de sons fondé sur la transposition d’octaves : à partir d’un seul oscillateur, on obtient un potentiel de 5 octaves.
Il est composé de deux valises : l’une contient les lampes (tubes), l’amplificateur et le haut-parleur ; elle génère le son. L’autre contient le clavier (3 octaves et demi) constitué de touches en bois et en ivoire et, sur le modèle du Musée, 18 boutons poussoir de contrôle en fitebake pour contrôler le timbre, le choix de l’octave et l’attaque, ainsi que deux contrôles pour la vitesse de vibrato et l’intensité. Le volume global est contrôlé par un niveau à tirettes placé sous le clavier et actionné avec le genou.
Compositions pour clavioline
Capable d’une étonnante variété de timbres, il est utilisé dans la musique de danse et les variétés après la Deuxième Guerre mondiale. En 1952, le compositeur Michel Magne (1930-1984), écrit pour un septuor de claviolines. L’instrument est adopté par les musiciens de la pop music. Immortalisé par les Beatles – John Lennon en joue dans Baby you’re a rich man – il crée les effets spatiaux des Tornadoes sur Telstar et intéresse le musicien de jazz Sun Ra (1914-1993).