Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E.0748
- Facteur :
- Anonyme
- Lieu de fabrication :
- Péninsule ibérique
- Date de fabrication :
- Fin du XVIe siècle ?
L’aura mystérieuse de la vihuela de mano tient à la rareté du nombre d’instruments connus : jusque dans les années 1970, on ne connaissait qu’un seul instrument pouvant être considéré comme une vihuela, conservé au musée Jacquemart-André, à Paris.
La pratique de la vihulea de mano en Espagne au XVIe siècle a laissé un répertoire musical d’une importance sans précédent et son impact culturel se ressent dans les sources littéraires et iconographiques. Malgré cette importance évidente, les exemplaires subsistants se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main et sont tous de tailles et d’accords différents. Parmi ceux-ci, l’instrument que possède le Royal College of Music de Londres, fabriqué par Belchior Dias, présente un certain nombre d’analogies évidentes avec la vihuela du Musée de la musique.
La famille des vihuela de mano, en usage dans la péninsule ibérique, en Amérique latine et en Italie pendant les XVIe et XVIIe siècles comportait plusieurs tailles d’instruments.
Jouée à l’archet, au plectre ou à la main, elle apparaît dans les textes et l’iconographie dès le XIIe siècle. Elle porte le nom de viola, vièle ou vihuela. En Espagne, on trouve le mot vihuela sans qualificatif ou accompagné d’une spécification de mano, de arco, de péndola ou pénola.
Vue de l'instrument
Extrait musical
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Avant d’entrer dans les collections du musée, cette vihuela appartenait à Geneviève Thibaut de Chambure, conservateur du Musée instrumental du Conservatoire.
Description
La large caisse est composée de sept côtes et de deux éclisses de jujubier. L'élément le plus marquant est la conception du dos, bombé et cannelé, représentant un exploit sur le plan de la technologie. Le manche est taillé dans une pièce de cyprès. Le cheviller plat est percé de douze trous qui correspondent à six paires de cordes. La table d'harmonie est composée de deux pièces de sapin. La rose, finement ajourée, est composée de trois épaisseurs de bois renforcées de parchemin, à motifs géométriques et floraux. Le chevalet, en bois sombre, est très mince. Il n’y a pas de plaque de touche séparée : le dessus du manche en bois sombre a été simplement teinté en noir ; les pointes incrustées dans la table sont en ébène.