Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E.996.29.1
- Facteur :
- IRCAM
- Lieu de fabrication :
- Paris, France
- Date de fabrication :
- 1984
Le système 4X et les recherches de l’Ircam
À l’invitation de Pierre Boulez, Luciano Berio prend en 1974 la direction de la section électroacoustique de l’Ircam (Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique) et supervise notamment un projet de synthèse et transformation de sons complexes en temps réel. À partir de 1975, Giuseppe Di Giugno et les chercheurs de l’Ircam développent alors plusieurs versions successives de processeurs numériques : 4A, 4B, 4C, pour aboutir en 1981, au très performant système 4X.
Adossé à une station hôte, ce mini-ordinateur permet, de façon inédite, de synthétiser de nouvelles sonorités et de transformer en temps réel le son issu d’instruments traditionnels. Autorisant 200 millions d’opérations par seconde, la 4X est composée de huit cartes de processeurs, dotées chacune de 128 filtres et permettant la genèse de 129 formes d’onde. Chaque carte peut être programmée séparément et permet d’appliquer des techniques d’analyse sonore et de synthèse telles que : synthèses additive, soustractive, distorsion non linéaire, modulation de fréquence, modulation en anneaux, réverbérations, retards, transformation de bruits naturels, application de filtres, phasing...
L’œuvre emblématique de l’emploi de la 4X, Répons de Pierre Boulez, est créée dans sa première version en 1981. Vingt-quatre instrumentistes occupent une scène centrale autour de laquelle le public est assis ; cet orchestre central ne subit aucune transformation sonore de la part du dispositif électroacoustique et informatique. Le public est lui-même encadré par six solistes et six haut-parleurs qui en restituent le son traité en temps réel. Les sons produits par les solistes sont traités en temps réel par la 4X, et réinjectés dans des haut-parleurs situés également derrière le public.
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Commercialisée en 1984 par la société Sogitec, la station 4X conservée au Musée de la musique est la version de concert ayant appartenu à l’Ircam.
Vues de la 4X et de la flûte
Extrait musical
Flûte 4X, ou flûte MIDI
Numéro d'inventaire : E.996.29.5
Yamaha (flûte). IRCAM (4X)
Japon (flûte). Paris, France (4X)
1983
Peu après la réalisation de la station 4X, Lawrence Beauregard, flûtiste de l’Ensemble Intercontemporain, mène des recherches avec Xavier Chabot, Andrew Gerzso et Barry Vercoe, afin d’augmenter la palette sonore de la flûte traversière. L’adaptation d’interrupteurs sur les clés permet, par le protocole de communication MIDI (Musical Instrument Digital Interface), de commander la 4X par le simple jeu des doigts du flutiste. Ce dispositif ouvre de nouvelles perspectives aux compositeurs intéressés par l’association du processeur avec les instruments traditionnels de l’orchestre et permet de maîtriser des événements musicaux complexes (sorte d’ « orchestration » de l’instrument soliste), sans que les capteurs empêchent les modes de jeu naturels de l’instrumentiste.
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
La flûte 4X du Musée de la musique est le modèle original conçu par Lawrence Beauregard et réalisé à l’Ircam en 1983. Le décès du flûtiste en 1985 interrompt son travail sur la jonction de la 4X et de la partie instrumentale d’...explosante-fixe... de Pierre Boulez. Cette même année, une version particulière de l’œuvre : Mémoriale (...explosante-fixe... originel) est créée en hommage au musicien disparu.
D’autres compositeurs comme Philippe Manoury dans La Partition du Ciel et de l'Enfer (1989) ont ensuite écrit pour flûte MIDI.