Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E.996.8.3
- Facteur :
- Kanailal and Brother
- Lieu de fabrication :
- Calcutta, Inde
- Date de fabrication :
- Vers 1930
Le sitar apparaît à Delhi dans la première moitié du XVIIIe siècle à une époque où, malgré de graves désordres politiques, la capitale conserve un rôle artistique florissant et attractif. Très vite, dès le début du XIXe siècle, ce nouvel instrument s’impose en milieu urbain dans toute l'Inde du Nord et fait les délices de riches citadins.
Aujourd’hui particulièrement demandé sur les scènes internationales, le sitar incarne le passé fécond et la vitalité de la musique hindoustanie.
Au XIXe siècle, sa fonction principale est d'accompagner la danse de divertissement nautch avant d'être adopté par la musique classique.
Les sitaristes professionnels et amateurs adaptent alors certaines des techniques de jeu des maîtres de bin et de rabab, et développent des styles distincts et un répertoire original. La taille du sitar et le nombre de ses cordes augmentent dans le courant du XIXe siècle, offrant ainsi de nouvelles possibilités d’expression qui donnent à l'instrument ses lettres de noblesse.
À l’origine, le sitar est aussi appelé setar en raison de sa filiation directe avec le setar persan (se, « trois », et tar, « cordes »). Ce luth, appartenant à la vaste famille des tanbur se compose d’une caisse de résonance piriforme (en forme de poire) emboîtée dans un long et mince manche pourvu de frettes ligaturées en boyau. Le sitar possède une morphologie proche de celle de son cousin persan, tandis que d’autres détails le rattachent à la tradition indienne : le chevalet plat inspiré de celui de la bin et le résonateur en calebasse.
Vue de l'instrument
Extrait musical
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Cet élégant instrument aux lignes épurées a été fabriqué à Calcutta entre 1929 et 1930 par le célèbre luthier Nityananda (Kanailal and Brother) dont l’atelier se situait sur Chittpoore Road. Il a appartenu au musicologue Bimal Roy.
Description
L’exemplaire du Musée de la musique est d’une facture caractéristique des instruments fabriqués dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment pour ce qui concerne la forme des chevilles et des frettes métalliques. Le manche et la table sont en teck et la caisse de résonance est constituée d'une courge (tumba). L’instrument est muni de sept cordes mélodiques que supporte un chevalet plat en ivoire, et onze cordes sympathiques.
Décor
Comme la plupart des instruments réalisés dans l’atelier de Kanailal and Brother, ce sitar est recouvert d’un beau vernis rouge sombre dont il avait le secret.