alexandre borodine (1833-1887)
![Alexandre Borodine d’après le tableau d’A. Levinstein, 1910 © Gallica-BnF Alexandre Borodine d’après le tableau d’A. Levinstein, 1910 © Gallica-BnF](https://drop.philharmoniedeparis.fr/biographies/compositeurs/Borodine-Alexandre/Alexandre-Borodine-d-apres-le-tableau-d-A-Levinstein-1910©Gallica-BnF-2.jpg)
Une vie partagée entre science et musique
![Ilia Répine, Portrait d’Alexandre Borodine, 1888 © The State Russian Museum, Saint-Petersburg Ilia Répine, Portrait d’Alexandre Borodine, 1888 © The State Russian Museum, Saint-Petersburg](https://drop.philharmoniedeparis.fr/biographies/compositeurs/Borodine-Alexandre/Ilia-Repine-Portrait-d-Alexandre-Borodine-1888©The-State-Russian-Museum-Saint-Petersburg.jpg)
Sa vie très occupéeIl crée même - grande nouveauté - une école de médecine accueillant les femmes. se partage alors entre la chimie, la médecine et la musique : les deux premières occupent la première place. Il se dira lui-même musicien du dimanche. Il souhaite même parfois tomber maladeLa différence entre un tuberculeux et moi est que le tuberculeux ne peut réaliser ses plans que lorsqu’il va mieux et moi, au contraire, lorsque je tombe malade
, dira Borodine ! afin d’avoir un peu de temps pour composer ! Il se lie d’amitié avec Moussorgski puis avec Balakirev, qui l’intègrent en 1862 à leur cercle de quatre compositeurs, formant ainsi le groupe des Cinqconstitué, en plus de Borodine, des compositeurs russes Mili Balakirev (1837-1910), Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908), Modeste Moussorgski (1839-1881) et César Cui (1835-1918).
Un musicien russe international
Il rencontre sa femme Ekatérina Sergéievna Protopopova, grande mélomane et pianiste, qui lui fait découvrir et aimer les œuvres de compositeurs comme Lisztcompositeur et pianiste, 1811-1886, Chopincompositeur et pianiste, 1810-1849 ou Schumanncompositeur allemand, 1810-1856 alors peu connus en Russie. Ils font ainsi tous deux un voyage en Europe afin d’entendre les œuvres de Richard Wagnercompositeur allemand, 1813-1883. Borodine n’hésite pas à s’ouvrir à la musique allemande que ses collègues du groupe des Cinq n’apprécient guère. Grâce à sa réputation de chimiste et les nombreux congrès auxquels il est invité, il a souvent l’occasion de se déplacer en Europe. Il peut ainsi nouer de nombreuses connaissances, scientifiques et musicales. Il rencontre par exemple Franz Liszt lors de la visite très officielle de laboratoires scientifiques. Liszt donne ainsi en concert la Symphonie n° 1 de Borodine, alors que ce dernier dédie à Liszt la célèbre partition des Steppes de l’Asie centrale. Sa vie professionnelle de professeur de chimie est hélas très remplie, il a peu de temps libre pour composer. Malade et fatigué, il meurt subitement d’une rupture d’anévrisme au cours d’un bal, le 27 février 1887.
L’œuvre
Borodine est un compositeur de grand talent mais, n’ayant pas le même cursus que ses amis du groupe des Cinq, il manque de notions d’écriture musicale. Balakirev et Rimski-Korsakov révisent ainsi ses compositions. Les mélodies ont une importance première dans son œuvre. Celles-ci lui viennent souvent lors de promenades, et des images poétiques peuvent suggérer chez lui des thèmes musicaux qui frappent par leur fraîcheur et leur naïveté.
![Manuscrit autographe de Borodine, Revue Musica n°56, mai 1907 © INHA Manuscrit autographe de Borodine, Revue Musica n°56, mai 1907 © INHA](https://drop.philharmoniedeparis.fr/biographies/compositeurs/Borodine-Alexandre/Manuscrit-autographe-de-Borodine-Revue-Musica-no-56-mai-1907©INHA.jpg)
Son œuvre principale est un grand opéra, Le Prince Igor. Il le commence en 1869, y déploie tous ses efforts et le laisse hélas inachevé dix-huit ans plus tard, lors de son décès. Dans cette œuvre capitale, Borodine use de grands contrastes, car il s’adapte à un art musical et visuel qui procède par grandes masses. Le compositeur écrit d’ailleurs à ce propos : Dans un opéra, comme dans n’importe quel autre art décoratif, les détails, la minutie sont déplacés.
Avec les brouillons prévus pour Le Prince Igor, et non utilisés, Borodine compose une Symphonie n° 2, et le poème symphonique Dans les steppes de l’Asie centrale. Il s’agit des deux œuvres les plus célèbres de Borodine, avec Le Prince Igor et les Danses polovtsiennes qui en sont issues. Il compose aussi des quatuors à cordes, une Petite Suite pour piano et seize mélodies.
Auteur : Bruno Guilois