Auteure : Sylvia Avrand-Margot
Alfredo Casella (1883-1947)
Une enfance musicale
Alfredo naît le 25 juillet 1883 à Turin. Son père et son oncle sont violoncellistes professionnels. Avant eux, son grand-père était aussi violoncelliste au théâtre San Carlo de Lisbonne, et violoncelliste solo à la chapelle royale de Turin. C’est donc naturellement baigné de musique qu’il étudie tout d’abord avec sa mère, puis au Conservatoire de Paris où il est admis à l’âge de treize ans.
Paris, capitale des arts et des artistes
Là, il se perfectionne en piano et étudie la composition, comptant parmi ses professeurs le grand Gabriel Fauré. Ses condisciples sont les futurs compositeurs Georges Enesco et Maurice Ravel. Par la suite, le jeune homme fréquente ses contemporains : le Russe Igor Stravinski, l’Espagnol Manuel de Falla, l’Italien Ferruccio Busoni, l’Autrichien Gustav Mahler, l’Allemand Richard Strauss, le Français Claude Debussy...
Pianiste et compositeur
Pianiste de renom, il est l’assistant du pianiste et pédagogue Alfred Cortot à Paris, puis enseigne à Rome lorsqu’il retourne en Italie. Là, il fonde le Trio italien en 1930 et poursuit ses activités de compositeur. Il aborde de nombreux styles : de la musique pour piano (Sonatine, Nove Pezzi, Six Études opus 70), le ballet (La Giara sur un texte de Luigi Pirandello), des œuvres orchestrales (la Rhapsodie pour orchestre opus 11 « Italia », un Concerto romain…) et de nombreuses pages de musique de chambre.
La direction d’orchestre
Tout jeune chef d’orchestre, il fait découvrir la musique de Mahler au public français, dirige sa propre Symphonie n° 1 et, en 1912, dirige les Concerts populaires au Trocadéro.
Il part ensuite pour les États-Unis où il prend la tête des orchestres de Philadelphie, Chicago, Detroit, Cincinnati, Cleveland, Los Angeles, ainsi que du Boston Pops Orchestra avec lequel il programme des pièces récentes de Gershwin, ou des œuvres du compositeur d’avant-garde Arthur Honegger, aux côtés de pièces plus classiques.
Porte-parole d’un renouveau de la musique italienne
Casella fonde deux sociétés de concerts, la Società Italiana di Musica Moderna (1916-1918) et la Corporazione delle Nuove Musiche (1924-1928). Son but : faire connaître et reconnaître les musiques contemporaines en Italie. Dans un contexte marqué par la politique culturelle du régime fasciste de Mussolini des années 1930, Casella est ouvert sur le monde et dispose d’un réseau international par lequel il veut mettre en avant le renouveau de la musique italienne. Il diffusera aussi la musique de Vivaldi1678-1741 récemment redécouverte, ou encore celle de Monteverdi1567-1643.
Alfredo Casella s’affirme comme un acteur de la vie musicale italienne, désireux de mettre en lumière les œuvres du passé comme celles du présent. Il meurt à Rome le 5 mars 1947.