Jules Massenet (1842-1912)
Années de formation
Né en 1842 à Montaudcommune française de la Loire, Jules Massenet est le benjamin d’une famille de douze enfants. Son père, officier dans l’armée, est un industriel qui fabrique des lames de faux près de Saint-Étienne.
Sa mère, très bonne pianiste, enseigne le piano et compose quelques pièces. Elle donne à son fils ses premières leçons lorsque ce dernier a neuf ans. Montrant de très bonnes dispositions pour la musique, Jules est admis quelques années plus tard au Conservatoire de Paris et reçoit un premier prix de piano en 1859. Dans le prestigieux établissement, il apprend également l’harmonie, le contrepoint et travaille la composition. Pour gagner sa vie, il accompagne des chanteurs et est timbalier dans des orchestres. Ces expériences lui permettent de se familiariser avec un vaste répertoire. Sa brillante scolarité est couronnée par un premier prix de Rome prestigieux prix qui récompense un jeune compositeur qui lui ouvre les portes de la Villa Médicis à Rome.
Massenet séjourne deux années en Italie et compose quelques œuvresun requiem, une grande ouverture de concert, des fragments d’oratorio… qu’il envoie à Paris sans enthousiasme. Il rencontre Mlle de Sainte Marie, élève de Liszt, qu’il épouse dès son retour en France.
Premiers succès
En 1866, Massenet est de retour à Paris et vit de leçons de piano. Il connaît ses premiers succès avec la suite symphonique Pompéia. Grâce à sa rencontre avec Georges Hartmannqui deviendra son éditeur et l’Institut de France, il compose La Grande Tante, opéra en un acte représenté à l’Opéra Comique. Entre-temps, son cycle de romances Poèmes d’avril et sa cantate Paix et liberté sont joués pour l’anniversaire de l’Empereur Napoléon III.
L’époque troublée de la Commune de Paris (1871) interrompt son intense activité. Il est d’ailleurs enrôlé dans l’infanterie. Après la guerre franco-prussienne, il compose les Scènes pittoresques pour orchestre et deux ans plus tard, les Scènes dramatiques. Mais c’est essentiellement vers l’opéra que Massenet veut consacrer tout son talent. Si Don César de Bazan est représenté sans grand succès en 1872, son oratorio Marie-Magdeleine joué l’année suivante est un triomphe.
Un professeur réputé
Le Roi de Lahore, fruit de cinq années d’efforts, est représenté à l’Opéra Garnier. Le succès considérable assoit la réputation du compositeur. Désormais célèbre, Massenet se voit nommé à l’âge de 36 ans professeur de composition au Conservatoire de Paris et il est également admis à l’Institut de Franceà l’Académie des beaux-arts.
Le compositeur est reconnu pour ses dons pédagogiques. Parmi ses élèves, on peut citer Alfred Bruneau, Gabriel Pierné, Gustave Charpentier, Florent Schmitt ou encore Charles Koechlin. Tous sont lauréats du célèbre prix de Rome, la plus haute distinction pour les musiciens.
Après avoir composé quelques suites pour orchestre (Scènes de féerie, Scènes alsaciennes), Massenet se consacre presque exclusivement à l’opéra tout en composant régulièrement des mélodies pour voix et piano. En 1887, il choisit le roman Manon Lescaut de l’abbé Prévost pour le livret de son opéra Manon, représenté deux ans plus tard à l’Opéra Comique. C’est son plus grand triomphe. L’opéra suivant, Le Cid, est créé un an après. Massenet, bourreau de travail, ne cesse de composer. Don Quichotte, Le Jongleur de Notre-Dame et plus encore, Werther d’après Goethe, autres opéras célèbres, rencontrent beaucoup de succès.
Fin de vie
En 1896, Massenet refuse la direction du Conservatoire de Paris et démissionne de son poste de professeur. Le musicien souhaite désormais employer tout son temps à la composition. Il s’installe à Égreville, près de Fontainebleau, où il achète un château. C’est ici qu’il finit ses jours, couvert d’honneurs.
Gloire de la musique française en son temps, considéré comme l'héritier de Charles Gounod, Massenet a composé 25 opéras. Grand mélodiste, son langage musical orienté vers la simplicité eut une certaine influence sur les compositeurs des générations suivantes.
L’essentiel
- Jules Massenet obtient un premier Prix de Rome après de brillantes études au Conservatoire de Paris.
- Bourreau de travail et passionné par la scène, il crée pas moins de 25 opéras.
- Professeur au Conservatoire de Paris, c’est un brillant pédagogue.
- Homme mélancolique, sa grande sensibilité fait de lui un grand mélodiste.
Auteur : Jean-Marc Goossens