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Dans la diversité des instruments collectifs
(gamelan au sens large -voir A-1) de Java, Bali, Sunda et alentour, se distingue
une catégorie : celle qui à Java correspond à l'application
première du mot gamelan et celle qui à Bali correspond aux ensembles
nommés Gong | 9|13|21|22|24|.
A l'instrumentation de ces gamelan au sens "restreint", est liée
une structure musicale bien définie : cyclique (forme refermée, circonscrite),
concentrique et rayonnante (arborescence dans les strates de tessitures), et présentant
des symétries autour d'un pivot central (le gong) et autour de pivots
secondaires.
Les règles régissant la structure musicale appliquent au matériau
sonore certaines lois générales de l'ordre universel, selon les conceptions
de la culture savante indianisée adoptée par l'élite des anciens
royaumes concentriques (à Bali comme à Java) - culture très
attachée aux symboles et à leur puissance magique.
La visite de la construction sonore va de la structure interne (colotomique), générale
et permanente, à la superficie (élaboration mélodique), variable
selon les époques, les régions, les répertoires, les gamelan
et les pièces musicales. Cette visite est aussi un voyage dans le temps :
si les musiques des antiques
carillons sacrés (proto-gamelan)
[Antiques musiques rituelles] de l'époque
hindou-javanaise sont des formes pures, la mélodie a pris de plus en plus d'autonomie au cours de l'évolution
historique et finalement, la superficie mélodique est devenue prépondérante.
Elle apparaît comme un élément majeur dans la différenciation
des répertoires et surtout des styles régionaux. Toutefois, les principes
de construction colotomique restent sous-jacents. |