CONCLUSION-TRANSITION
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L'idéologie fortement communautaire et plutôt égalitariste typique des sociétés villageoises de l'aire culturelle est mise en oeuvre dans l'organisation musicale : union de la diversité, discipline collective, dépendance mutuelle, coordination, partage égalitaire, morcellement du matériau, du temps et de la tâche en micro-unités, complémentarité, dualité, mobilisation de nombreux participants.

Les photos montrent des exemples d'application de ces procédés dans des domaines extra-musicaux, à Bali.
Comme dans l'instrument collectif, où le matériau sonore et le temps sont hachés menu par le partage entre de nombreux joueurs, toute réalisation communautaire procède par la mobilisation d'une main d'oeuvre nombreuse pour le morcellement du matériau et la division du travail en tâches infinitésimales. Coordination, ligatures, emboîtements ou encore mélange reconstituent un tout d'autant plus fort qu'il est constitué de conjonctions d'énergies nombreuses (celles des éléments et celles des acteurs).


Cette idéologie communautaire réalisée avec le matériau sonore constitue le fond commun à toutes les musiques de percussions.
Toutefois la catégorie "instrument collectif" ou gamelan au sens large englobe deux sous-ensembles plus ou moins distincts.
Les musiques villageoises ou antérieures à l'influence des royaumes indianisés dits concentriques reflètent souvent les conceptions indigènes de complémentarité de moitiés (dans les hoquets et les couples d'instruments) et d'ascension par étapes, de classe d'âge en classe d'âge, au cours d'une vie (par leur linéarité et leur aspect additif).
L'idéologie centralisatrice des royaumes indianisés dits "concentriques" s'y est juxtaposée; elle a donné naissance à la structure concentrique du gamelan "au sens restreint" [A2] et aux répertoires savants liés à la narration de la littérature écrite [B].
     



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